ÉDITO - Européennes : Alba Ventura dénonce le comportement "grossier" et "condescendant" de Gabriel Attal lors d'un débat télévisé

Alors que chaque tête de liste était conviée à s'exprimer lors d'un débat télévisé, le Premier ministre Gabriel Attal s'est invité, coupant la parole de sa candidate Valérie Hayer.

Valérie Hayer, tête de liste de la majorité présidentielle pour les élections européennes 2024, se tient à côté du Premier ministre Gabriel Attal, lors du dernier meeting de campagne à Aubervilliers, le 1er juin.

Crédit : STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

ÉDITO - L'exécutif va vraiment trop loin !

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Difficile de ne pas être choquée. Il n’y a pas un pays européen où le Premier ministre ou le président s’est comporté de cette manière. Et d’ailleurs au prétexte de quoi ? Sa parole serait plus percutante ? Il serait plus compétent ? Franchement, c'était grossier, presque condescendant. Apparemment, le Premier ministre a trouvé ça très naturel. Il ne se rend même pas compte que ça ne se fait pas.

Et elle, Valérie Hayer, ça la met dans une situation où elle est obligée d’afficher un sourire, obligée de faire un tweet dans l’après-midi pour se défendre.
Franchement, après le débat Attal / Bardella et la proposition de débat d’Emmanuel Macron à Marine le Pen, ça commence à faire beaucoup. C’en est gênant. Il profite d’un moment fort : les cérémonies du 80e anniversaire du Débarquement.

Il est logique qu’Emmanuel Macron s’exprime et forcément, à trois jours d’un scrutin, il va en profiter pour parler des Européennes, pour convoquer l’Histoire, la Paix, l’Europe, et les élections. Personne n’est dupe que le Président va se servir des commémorations pour tenter de faire pression sur son électorat. C’est peu dire que l’exécutif aura voulu peser très lourdement sur ces élections européennes.

Ça trahit la fébrilité de l’exécutif qui refuse de croire à la défaite de son camp, alors que l’écart est tel que les scores peuvent difficilement se retourner. Même si, comme veut le croire le président, tout est possible jusqu’au dernier moment. Le président espère beaucoup dans le sondage Elabe selon lequel "un électeur sur trois déclare pouvoir changer d’avis dans l’isoloir".

Comme il espère que les abstentionnistes n’iront finalement pas à la pêche. Le président pense qu’à lui seul, il peut mobiliser les électeurs macronistes. Et c’est pour ça qu’il explique à qui veut l’entendre "je suis obligé de tout faire moi-même", comme l’a rapporté le journal Le Parisien.
Du Sarkozy dans le texte.

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