ÉDITO - "Être français, ce n’est pas une histoire de sang, c’est être élevé avec une culture française", estime Ventura

Tandis que les débats autour d'un projet de loi immigration font rage, le musée dédié à l'histoire de l'immigration ouvre ses portes ce samedi 17 juin à Paris.

Le Musée de l'histoire de l'immigration à Paris

Crédit : AFP

ÉDITO - Le musée de l'histoire de l'immigration, tout un symbole

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En pleine préparation, la loi immigration agite d'ores et déjà la classe politique et l'opinion. Parallèlement, le musée de l'histoire de l'immigration réouvre ses portes ce samedi 17 juin à Paris, et une des affiches promotionnelles fait également polémique. Sur le poster qui invite à venir visiter le musée, qui vient d’être entièrement rénové, on y voit Louis XIV en majesté, avec le slogan "c'est fou tous ces étrangers qui ont fait l'histoire de France", avec en sous-titre "Mère : espagnole. Grand-mère : autrichienne".

Pour certains, cette affiche fait figure de provocation, car le portrait du Roi-Soleil pour incarner l’immigration n’est pas banal. Ce choix vient forcément titiller ceux qui trouvent qu’il y a trop d’étrangers en France et que ces étrangers n’ont pas le profil de Louis XIV. Pourtant, comme le revendique cette institution culturelle, la France a toujours été une terre d'immigration et s'est construite grâce à elle.

Il y a eu une immigration venant d’Italie, d’Espagne, de Belgique, d’Allemagne, puis des juifs d’Europe centrale, des arméniens et puis une immigration venant des pays du Maghreb ou d’Afrique. Mais le Musée se trompe, car Louis XIV n’est pas un étranger, il est français, il est le fils du Roi de France, son père est français, sa mère est espagnole, on peut donc dire qu’il est issu d’un couple mixte, mais il est né en France, il n’est pas un immigré.

Être français, ce n’est pas une histoire de sang qui coule dans les veines, c’est être élevé avec une culture française, ce qui est important donc, c’est notre culture commune et la société que l’on fabrique ensemble. Comment sort-on de ce face-à-face entre ceux qui pensent d’un côté que l’immigration n’est pas un problème et ceux qui pensent que seuls les Français de souche ont de la valeur ?

On est face à un énorme défi et nous sommes contraints de traiter cette question, qui ne devrait pas être abordée à coup d’invectives ou de surenchères mais en fonction de la proportion, de la capacité à accueillir décemment. Nous aurons besoin d’immigration et c’est un mensonge de dire le contraire, mais il faudra aussi lutter plus fortement contre les discriminations, car ces dernières provoquent des réflexes de séparation.

On s’est construit dos à dos avec des enfants d’immigrés dont les pères sont venus travailler dans les usines, ramasser les poubelles, qui ont construit leur vie en France. Mais le résultat est un échec. Aujourd’hui la France doit réaffirmer ses principes, redire fermement qu’il y a des valeurs, des comportements, des atteintes qui ne sont pas négociables et que la discrimination n’est pas négociable non plus.

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