Édouard Philippe, l'ancien premier ministre d'Emmanuel Macron, doit réussir à incarner la nouveauté pour 2027 et ce n'est pas facile. Vous connaissez le principe de Georges Clemenceau, "en politique, on succède à des imbéciles et on est remplacé par des incapables".
Alors quand le candidat à la succession est lui-même aussi un peu le prédécesseur, c'est délicat, mais pas impossible. C'est le concept du droit d'inventaire, inventé par Lionel Jospin en 1995, à propos de François Mitterrand et abondamment pratiqué par Nicolas Sarkozy, à l'encontre de Jacques Chirac, puis par Emmanuel Macron, à l'encontre de François Hollande, qui l'étrillait sans le nommer en disant "mon prédécesseur".
Édouard Philippe, lui a inventé le droit d'inventaire séquentiel, parce qu'il dit du mal d'Emmanuel Macron, mais seulement pour la période qui a suivi son départ de Matignon.
Par exemple, il a déclaré le 4 juin que "l'élan réformateur de 2017 à 2020, il faut reconnaître qu'il s'est assez largement calmé". Puis il a ajouté "en 2022, au moment de l'élection présidentielle, on ne peut pas dire que le programme ait été d'une clarté totale et dans les dents du président". En revanche, Édouard Philippe dit beaucoup de bien d'Emmanuel Macron, lors de la "période Édouard Philippe".
Dans une autre interview en mai 2025, l'ancien premier ministre disait que "ce que j'ai accompli avec lui entre 2017 et 2020 n'avait rien de simple, le projet de réforme des retraites était courageux, supprimer le statut de la SNCF n'était pas facile, changer le Code du travail, réduire les emplois aidés, favoriser l'investissement étranger, baisser le chômage, tout en réduisant le déficit". Bref, ce qu'on peut sauver d'Emmanuel Macron, c'est Édouard Philippe.
Même si on peut se demander si la ficelle n'est pas un peu grosse, Édouard Philippe n'a pas complètement tort. Du point de vue des réformes, il est vrai que la période dense s'étalait jusqu'à fin 2018 et il est exact que sur les finances publiques, les choses ont été à peu près tenues jusqu'aux gilets jaunes aussi en 2018, même si les taux d'intérêt faibles ont beaucoup aidé.
Après, surtout à partir du Covid, on a eu un Emmanuel Macron peu réformateur et très dépensier. Il faut le préciser, au moment où Emmanuel Macron annonce le "quoi qu'il en coûte", le 12 mars 2020, Édouard Philippe est encore là. En revanche, lors de la poursuite d'une forme de "quoi qu'il en coûte" après le Covid, ce qui est sa faute majeure, il n'est plus là. Après tout, les affaires d'héritage, ça n'est jamais simple.
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