Kiev et Moscou ont accepté de cesser les hostilités sur la mer Noire, mais il ne faut pas s’y tromper : c’est vraiment Poutine qui est en train de rafler la mise.
Il y a un adage célèbre qui dit que le crime ne paie pas. Eh bien si, en ce qui concerne Vladimir Poutine, le crime paie ! L’accord décrit mardi par des communiqués
– différents, il faut le noter – de la Maison-Blanche et du Kremlin en est un exemple accablant.
En clair : voilà donc un cessez-le-feu très très partiel portant seulement sur la mer Noire, qui n’est pas du tout l’épicentre des combats. Vladimir Poutine obtient ainsi une chose incroyable : le début d’un processus de levée de sanctions. Mais les levées de sanctions en question portent sur quels points exactement ?
Selon la Maison-Blanche, il s’agit d’aider la Russie "à rétablir son accès au marché mondial de produits agricoles et d’engrais, à réduire les coûts d’assurance maritime et à améliorer l’accès aux ports et aux systèmes de paiement pour ces transactions".
Le Kremlin a été plus précis et plus exigeant en ajoutant notamment une condition que le cessez-le-feu entre en vigueur : la reconnexion de sa banque d’agriculture, Rosselkolzbank, aux circuits financiers internationaux. Alors ça peut paraître un détail, mais c’est ahurissant.
Cela faciliterait les rentrées d’argent de l’État russe, ce qui lui permettrait de renflouer son économie exsangue, et donc de financer sa guerre d’agression, laquelle continue, puisqu’il n’y a pas de vrais cessez-le-feu.
Et puis c’est un engrenage mortifère : commencer à déshabiller les sanctions avant que les causes de ces sanctions – l’invasion de l’Ukraine – ne disparaissent, ce n’est pas une politique d’apaisement, c’est une politique d’aplatissement.
Pour résumer, Vladimir Poutine demande des concessions non pas pour mettre fin à l’agression, mais pour ne pas en commettre de nouvelles. Par ailleurs, on touche là une limite à la stratégie trumpienne qui consiste à passer par-dessus la tête de l’Europe.
Mais le président russe ne peut-il pas décider unilatéralement de lever des sanctions ? Cela dépend, mais dans ce cas précis, reconnecter la banque agricole russe au système de paiement SWIFT, par exemple, qui est domicilié en Belgique, et obéit donc au droit européen, n’est pas de son seul ressort. Or les sanctions européennes décidées en 2022 visent nommément cette banque.
On disait autrefois de l’Amérique qu’elle était le "gendarme du monde". Ce que fait Donald Trump, c’est non seulement de caresser le bandit, soit "Vladimir Poutine dans le sens du poil, mais aussi de tenter de désarmer les autres gendarmes.
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