Les élus favorables à la réforme des retraites garderont-ils leur accès à l'électricité ? Ils me font rire ces syndicalistes du secteur de l'énergie qui se la jouent gros bras, qui se pensent dans la toute-puissance. Ils ont le pouvoir de nous donner la lumière. Leur leader a dressé un message aux élus favorables à la réforme : "On va aller les voir dans leur permanence, on va discuter avec eux et puis s'ils ne comprennent pas le monde du travail, on va les cibler". On se croirait dans un western.
Ils savent bien que dans le contexte, ajouter des coupures de courant dans les logements ou dans les crèches, au prix de l'électricité qui s'envole et au froid, les Français apprécieraient très moyennement. Couper le courant comme ça, c'est totalement illégal mais personne n'est jamais sanctionné. C'est toléré car nous sommes dans un conflit social. Il faudrait qu'ils soient identifiés ou qu'ils commettent une faute lourde pour être condamnés.
Ces coupures intempestives, ce n'est pas nouveau. C'était le cas en 2010 lors de la réforme des retraites. La CGT Énergie avait d'ailleurs coupé l'électricité sur une partie de l'Île-de-France, même à Rungis, et ils s'en étaient pris aussi au siège de la CFDT, accusée de négocier avec le gouvernement. Si on doit remonter plus loin, c'était déjà une pratique pendant les grèves de mai 68.
Couper l'électricité des permanences d'élus, on peut s'interroger sur l'efficacité de ce moyen de pression. Peut-être est-il simplement moins fatigant que d'aller manifester.