Ce premier tour des élections législatives est historique. Tout d'abord à cause de l'abstention, qui est la seule majorité qui en ressort : une majorité de Français n'a pas voté. C'est un record pour les législatives, et ce triste constat n'est pas rassurant pour le quinquennat qui vient ainsi que pour notre démocratie.
De plus, une majorité absolue n'est pas acquise pour Emmanuel Macron. Le chef de l’État doit se préparer à un quinquennat compliqué. Au mieux, il devra compter systématiquement avec le Modem et Horizons, qui sont ses partenaires. François Bayrou et Édouard Philippe pourront influencer les décisions, et déjà manœuvrer pour la succession à l’Élysée.
Si Emmanuel Macron a une majorité encore plus fragile, il aura aussi besoin de renforts ponctuels qu’il ira piocher à gauche ou à droite pour mener sa politique, ce qui voudra dire qu'il aura moins de pouvoir et fera donc moins de réformes.
Enfin, Jean-Luc Mélenchon n’est pas une alternative. Une très grande majorité de Français n’ont pas voulu le voir Premier ministre. Son grand bluff est terminé et cela pouvait se voir hier soir lors de son discours. Jean-Luc Mélenchon-mauvais perdant était de retour.
Cette semaine va être ultra-politique et on peut s'en réjouir d'avance. La majorité pour Emmanuel Macron se joue à 15 sièges près. Ce constat va sans doute lui faire décider de faire vraiment campagne. Jusqu'ici, le chef de l'État avait tout fait pour neutraliser ce rendez-vous dans les urnes, que ce soit par cynisme ou parce qu'il ne savait tout simplement pas quoi faire.
Emmanuel Macron a navigué dans la présidentielle au gré des tendances : à droite, puis à gauche. Cela a conduit à un grand flou pour les législatives. À force de ne donner aucune direction claire, le président a perdu des électeurs. Sa mauvaise opération a permis à Jean-Luc Mélenchon d’installer dans le paysage la Nupes.
Mais pour Jean-Luc Mélenchon, le second tour est plus compliqué qu’il n’y paraît. Il ne peut plus jouer sur l’illusion de se retrouver à Matignon et beaucoup de ses candidats, par le jeu de l’alliance et par le mode de scrutin, n’ont plus aucune réserve de voix.
Il reste donc un peu de suspens pour le second tour, car bien qu'elles soient boudées par les électeurs, elles vont teinter le second quinquennat. La prochaine Assemblée nationale donnera plus ou moins de libertés au chef de l’État pour mener sa politique. Elle donnera aussi plus ou moins de visibilité aux oppositions, que sont les Républicains et le Rassemblement national.
Dimanche 19 juin, si on décide de voir le verre à moitié vide, c’est la décomposition de notre vie politique qui va se poursuivre. Si on décide de regarder le verre à moitié plein, c’est la recomposition de notre vie politique qui va continuer, avec toutes les chances que l’Assemblée nationale redevienne un lieu de pouvoir. Le seul qui pourra s’en plaindre et s’en prendre qu’à lui-même, c’est Emmanuel Macron.
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