À peine arrivé à Matignon, Gabriel Attal affronte déjà sa première grosse crise sociale, avec le mouvement des agriculteurs. Est-ce qu'il a vu monter cette contestation ? Est-ce qu'il s'y était préparé ?
Non absolument pas. Mais on peut lui reconnaitre une chose : c’est qu’il sent immédiatement les difficultés et il les affronte. Par exemple, il n’a pas laissé son ministre de l’Agriculture Marc Fesneau recevoir seul les agriculteurs. Il a décidé de prendre lui-même le dossier en main parce qu’on sait à Matignon que les agriculteurs ont le "syndrome Chirac", c’est-à-dire qu’ils veulent être traités au plus haut sommet de l’État et pas par le ministère.
C’est pour ça d’ailleurs que le président Macron a envoyé un tweet le 23 janvier adressé "à nos agriculteurs : j’ai demandé au gouvernement d’être pleinement mobilisé pour apporter des solutions aux difficultés que vous rencontrez".
Rarement un mouvement social n’a été traité aussi rapidement sous l’ère Macron. D’ailleurs, il faut sans doute y voir un traumatisme "gilets jaunes". Du coup, le Premier Ministre a reçu les principaux dirigeants des syndicats agricoles. Il a dépêché le 23 janvier au soir son ministre de l’Agriculture dans l’Ariège, où un accident a provoqué la mort d’une agricultrice.
Gabriel Attal envisage d’ailleurs d’aller lui aussi en Occitanie, très vite. L’objectif étant d’arriver sur place avec des annonces, de donner des gages aux agriculteurs.
L'idée, c'est donc d'éteindre le feu le plus rapidement possible parce qu’il y a trop de feux qui couvent au gouvernement. Il y a le feuilleton qui n’en finit plus de la ministre de l’Éducation Amélie Oudéa-Castéra. Le doublement de la franchise sur les boîtes de médicaments. L’augmentation de 10% des tarifs d’EDF. Et la semaine pourrait se terminer jeudi par une censure partielle de la loi Immigration.
Ça fait beaucoup pour un Premier Ministre tout neuf. Surtout quand vous vous apprêtez à prononcer votre discours de politique générale. L’ambition de Gabriel Attal, c’est d’avoir éteint les feux avant cette prise de parole importante qui aura lieu le 30 janvier prochain.
9 Français sur 10 comprennent leurs revendications des agriculteurs
Pourquoi le gouvernement se montre aussi réactif sur le dossier agricole alors qu'il a pu se montrer beaucoup plus ferme à d'autres occasions ? Parce que les agriculteurs sont massivement soutenus par les Français.
On le voit dans notre sondage Harris Interactiv Toluna : 82% des Français soutiennent le mouvement des agriculteurs. 9 sur 10 comprennent leurs revendications.
Quand on sait que les agriculteurs se sentent mal aimés, ce sondage vient leur dire que les Français sont derrière eux, de droite comme de gauche. Donc il n’est pas question de prendre en frontal une profession si populaire.
On l’a vu d’ailleurs avec la décision du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin de ne pas déloger certains manifestants agricoles qui opéraient des blocages, alors qu’il s’était empressé de faire évacuer les écolos sur un chantier de l’A69. Il faut dire qu’aux yeux de l’opinion, les uns travaillent dur alors que les autres ne font que militer.
L’autre raison pour laquelle le gouvernement est très attentif : c’est que le malaise agricole nourrit l’extrême droite, et une forme de ressentiment contre les élites. Il est donc urgent de combattre l’idée qu’il y a en France une élite qui se désintéresse de la ruralité !
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