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Emmanuel Macron le 17 décembre 2024
Crédit : AFP
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Ce qu’on vit aujourd’hui rappelle une grande date de l’histoire de France, ce n’est pas bon signe. On l’oublie souvent, mais la Révolution française est née d’une crise de la dette. Une crise budgétaire que Louis XVI n’a pas su résoudre, ne parvenant pas à réformer le pays et à réduire les rentes et les privilèges. Alors Emmanuel Macron connaît sûrement cette histoire, mais à toutes fins utiles, signalons qu’elle est magnifiquement racontée dans un livre, Histoire économique de la France de Charles Serfaty, qui a reçu récemment le Prix du livre d’économie. Un livre que je vous conseille, en particulier, donc, pour le chapitre sur cette crise de la dette de 1789 qui rappelle furieusement la nôtre.
Charles Serfaty rappelle que la dette, à la veille de la Révolution représentait près de 80% du revenu national annuel. Nous sommes aujourd’hui, je le rappelle, à 112% du PIB. Et en 1789, cela fait déjà longtemps que la crise couve. En 1774, le jeune Louis XVI s’engagea à rembourser la dette et nomma un certain Turgot contrôleur général des Finances. Celui-ci écrivit alors au souverain une lettre demeurée célèbre que je vous cite : "Je me borne en ce moment, Sire, à vous rappeler ces trois paroles : Point de banqueroute ; Point d’augmentation d’impôts ; Point d’emprunts". Turgot jugeait urgent, je le cite encore de "réduire la dépense au-dessous de la recette". On dirait du François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, qui était dans ce studio il y a quelques jours.
Charles Serfaty raconte que le sujet de la dette n’a jamais été autant évoqué qu’autour de 1789, où il est devenu le principal problème politique. Il précise que ce n’est pas au nom de Voltaire ou Rousseau que Louis XVI a convoqué les États généraux – le point de départ de la Révolution - il l’avait fait, je le cite "pour un grave problème d’argent que les institutions d’Ancien Régime ne lui permettaient pas de résoudre". C’était, en quelque sorte, sa dissolution à lui.
Les États Généraux se sont vite transformés en "assemblée nationale", mais ils n’ont effectivement rien résolu, ils ont même aggravé le déficit ! Il a fallu la confiscation des biens de l’Église pour renflouer – provisoirement – les caisses. Le commentaire de Charles Serfaty : "Il faut faire l’expérience de l’impéritie budgétaire pour savoir comment contenir les émotions d’une assemblée pleine de contradictions".. Toute ressemblance avec une situation et des personnages réels serait bien sûr fortuite.
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