ÉDITO - Syrie : "Le réceptacle d'un certain nombre de névroses politiques françaises", selon Étienne Gernelle

Lâché par tout le monde, à l'exception de Moscou, le dirigeant syrien Bachar al-Assad a pourtant bénéficié de quelques soutiens en France. Des figures politiques qui, depuis la chute de son régime, se montrent étonnamment discrètes.

Bachar al-Assad et sa famille se trouvent à Moscou

Crédit : Photo / AFP

SYRIE - Les amis français de Bachar Al-Assad

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SYRIE - Les amis français de Bachar Al-Assad

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Voici le temps des contorsions. La tragédie syrienne a été ces dernières années le réceptacle d'un certain nombre de névroses politiques françaises, aujourd'hui un peu embarrassantes, notamment pour le Rassemblement national et La France insoumise, mais pas uniquement. Un spectre qui va de l'indulgence à la franche complaisance, avec au milieu des scènes surréalistes. On se souvient de ce député européen, Thierry Mariani, élu sur la liste du RN en 2019, posant avec une bouteille de Côte du Rhône à Sednaya, tout près de l'horrible prison de Bachar al-Assad. Mariani affirme aujourd'hui qu'il ignorait l'endroit où il se trouvait, mais la situation reste choquante.

Un épisode récent est particulièrement révélateur. Sur X, le député LFI Antoine Léaument a critiqué Andréa Kotarac, conseiller de Marine Le Pen, pour une photo avec Assad. Kotarac a répliqué qu'en 2018, lors de son premier voyage en Syrie, il était mandaté par La France Insoumise.

Marine Le Pen trouve cette situation savoureuse. Pourtant, ce moment est déprimant, tant il met en lumière cet arc lepéno-mélenchoniste qui, sur certains sujets, existe bel et bien, notamment en matière d'anti-américanisme, d'hostilité à l'OTAN, et de complaisance envers Vladimir Poutine, le sponsor de Bachar al-Assad.

Les justifications ambiguës

Aujourd'hui, ceux qui ont soutenu ou approuvé Bachar al-Assad se défendent de toute complaisance, chacun à sa manière. Marine Le Pen minimise, affirmant avoir vu avant tout dans le régime d'Assad un rempart contre les djihadistes. Du côté de LFI, c'est le grand saut périlleux exécuté par Jean-Luc Mélenchon, se déclarant "réjoui à 100% de la chute du régime d'al-Assad", qu'il avait pourtant défendu, exigeant même qu'on l'appelle "M. Assad" et non "Bachar".

Plus récemment, les ambiguïtés de Rima Hassan, la star de LFI aux Européennes, ont également été mises en lumière. Ayant passé ses premières années dans un camp en Syrie, elle a attendu la chute d'Assad pour publier son premier message sur X dénonçant le régime, qui a pourtant massacré de nombreux réfugiés palestiniens. Elle en a produit en revanche des tweets, des postes, des centaines pour dénoncer Israël. Elle en fait tous les jours, c'est même la majorité de ses postes.

En clair, les victimes palestiniennes ne l'intéressent que lorsqu'elles peuvent en accuser Israël. Cette tartufferie est grossière. Elle s'est défendue en affirmant que le sujet la touchait personnellement, sa famille étant sur place. Cela n'explique cependant pas la facilité avec laquelle elle s'est rendue en Syrie en mars dernier, à grand renfort de photos idylliques postées sur les réseaux sociaux. À ce niveau d'acrobatie, elle pourrait concourir aux Jeux Olympiques, Rima Hassan. Mais, comment dire, on n'a même plus envie d'en rire.

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