Dans sa quête d'un Premier ministre, Emmanuel Macron va mettre (presque) tout le monde autour de la même table pour essayer de trouver une sorte d'accord de gouvernement. Reste, un problème : il s’appelle justement, Emmanuel Macron. Il fait plutôt preuve en ce moment d’une certaine lucidité politique, sauf que cette lucidité s’arrête manifestement à son propre cas.
Alors reprenons : d’abord sur le format des discussions (tout le monde sauf le RN et LFI), il a raison, c’est assez logique. Je ne parle même pas ici de morale, "d’arc républicain" ou autre, mais prosaïquement de mathématiques. On le sait depuis juillet, le seul moyen d’avoir un gouvernement non soumis à une menace permanente de censure, serait de réunir dans une sorte de pacte de non-agression, les forces allant de LR au Parti socialiste.
D’un côté, aucun parti ne voudra s’allier avec le RN, de l’autre personne, en tout cas à la droite du PS, ne voudra faire affaire avec LFI. Tout repose donc sur la prise d’indépendance du PS par rapport à LFI. Les écologistes et les communistes, ce sera plus compliqué, mais le PS suffit et ça tombe bien : il commence doucement à se détacher de LFI.
Emmanuel Macron a vu juste, sauf qu’il est le plus mal placé pour organiser tout ça parce qu’il est un irritant : tout le monde a une raison de lui en vouloir, y compris, dans son camp. Il a ce côté maître d’école, avec cette prétention à régenter encore les choses, alors qu’il est l’homme qui, par la dissolution, a déclenché ce chaos.
Surtout, cette attitude paternaliste favorise en miroir les postures infantiles de refus. Il est plus facile de dire non à Emmanuel Macron qu’à l’intérêt général. Bref, le président serait plus efficace en s’effaçant. En clair, en disant aux partis, "débrouillez-vous". Cela aurait plus de chances de marcher. En Allemagne, il existe ce qu’on appelle la "motion de censure constructive". En clair, vous ne pouvez censurer le gouvernement que si vous apportez une solution, une coalition alternative.
Il en existe d’ailleurs une variante en Espagne, et vous savez, en France, Jean Jaurès l’a proposée en son temps. L’avantage, c’est que cela place les partis devant leurs responsabilités. Même sans disposer de ce système dans la constitution, ce qui serait au passage une bonne idée, le président pourrait en reprendre la logique en disant aux partis : "puisque vous avez voulu la censure, à vous de proposer quelque chose". Mais pour ça, il faudrait qu’il renonce à jouer les maîtres de cérémonie.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte