L’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, a été interpellé le 16 novembre dernier à l’aéroport d’Alger alors qu’il revenait de France. Depuis son arrestation, le monde littéraire se mobilise fortement, en revanche, côté politique, et notamment à gauche, c’est plutôt profil bas.
Pour la "patrie des droits de l’homme", on repassera. Vous vous rendez compte ? Un écrivain, français, est en prison en Algérie pour avoir usé de sa liberté d’expression. Ça devrait secouer le pays entier.
Alors, il y a bien une mobilisation, des écrivains français et du monde entier.
Quatre prix Nobel de littérature ont par exemple signé dans Le Point un appel rédigé par Kamel Daoud : Jean-Marie Gustave le Clézio, Annie Ernaux, Orhan Pamuk, Wole Soyinka. Et puis il y Salman Rushdie et bien d’autres.
Des figures internationales sont là, des géants, mais il y a des gens, dans notre micromonde politique français, qui, eux, regardent ailleurs.
Emmanuel Macron a fait une déclaration sobre, et aucun ministre ne s’est exprimé. Mais vous savez quoi, en ce qui les concerne, c’est un peu différent. Il y a un travail diplomatique, et l’on peut comprendre que l’exécutif travaille dans l’ombre.
À droite et au centre, il y a sans conteste une mobilisation. Mais dans une large part de la gauche, il y a un silence qui fait mal aux oreilles. Y compris chez certains professionnels de l’indignation devenus subitement muets.
Il y a eu quand même des voix qui se sont élevées à gauche, les courageux habituels sur la liberté d’expression : Carole Delga, Michael Delafosse, Bernard Cazeneuve, Karim Bouamrane ou Jerôme Guedj par exemple, et puis François Hollande.
Service minimum pour Olivier Faure. Mais rien chez Fabien Roussel. Rien, de la part de Sandrine Rousseau, qui a pourtant le tweet facile. Et énorme silence du côté de la France Insoumise. À l’exception notoire d’Alexis Corbière, qui a été purgé.
Chez LFI, la coïncidence est atroce, on préfère porter une proposition de loi pour abroger le délit d’apologie du terrorisme. C’est indigne, écœurant. Boualem Sansal, que je connais un peu, c’est un poète, triste et rigolard, tendre et sans filtre, incroyablement talentueux et courageux. Il est la liberté incarnée.
En face, il y a un régime algérien autoritaire, allié avec les islamistes, et manifestement décidé à mettre au pas la culture. Alors ceux qui, au moment de prendre simplement position, décident qu’ils ont piscine et bien ça en dit long sur eux.
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