Il y a quelques heures, les américains ont autorisé l’Ukraine à utiliser des missiles longue portée en Russie. Et pourtant, le week-end aura été compliqué à tout point de vue pour les Ukrainiens, aussi bien sur le front militaire que sur le front diplomatique, avec une Europe qui tire dans tous les sens.
Pour l’Ukraine, même les bonnes nouvelles ont un goût d’amertume. Elle était attendue avec impatience à Kiev, la décision de Joe Biden d’autoriser l’usage des missiles ATCMS pour frapper la Russie en profondeur et en même temps, elle est terrible, car elle intervient bien tard. C’est, rappelons-le, au cas par cas. Comme toujours : trop peu, trop tard.
Cela ressemble plutôt à une tentative désespérée de permettre à l’Ukraine de garder ses positions, notamment dans la région de Koursk, de conserver un semblant de statu quo avant l’arrivée de Trump à la Maison Blanche. Cette décision de Joe Biden est un double aveu : l’aveu d’un soutien trop mou jusqu’ici, l’aveu d’un semi-lâchage imminent.
Pour le reste, l’ambiance est à l’abandon, comme en témoigne le coup de fil du chancelier Olaf Scholz à Vladimir Poutine qui a fait polémique. Ce qui est frappant, et c’est qu’au lendemain de cette conversation téléphonique, le Kremlin a lancé sur Kiev une pluie de bombes, l’une des plus grandes attaques aériennes de la guerre.
La réponse d’un homme comme Vladimir Poutine à la manifestation de faiblesse, c’est la démonstration de force. C’est incroyable que les Européens n’aient toujours pas compris la psychologie de cet homme qui tient plus du caïd mafieux que du chef d’État.
Les Européens, eux, sont divisés : Olaf Scholz est en train de flancher, et l’autre grand d’Europe, la France, ne bouge pas. Emmanuel Macron était ces derniers jours en Argentine. Rien à dire, c’est très bien. Il a eu raison de rendre hommage comme il l’a fait aux victimes de la dictature argentine. Mais la menace directe de la dictature russe, c’est en Europe.
Si on n’avait pas l’intention d’abandonner l’Ukraine, on ferait des conférences spéciales entre Paris et Berlin, on ferait des annonces de nouvelles livraisons d’armes. Tout cela n’est ni courageux, ni avisé. Ceux qui sont secrètement soulagés à la perspective d’un accord devraient réaliser que celui-ci reposerait sur la garantie d’un président américain qui est probablement le moins fiable de l’histoire. Il n’est pas beau à voir, ce spectacle de la résignation.
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