La bataille permanente que se livrent, entre eux, les députés du socle commun, ceux qui sont censés soutenir ensemble le gouvernement est un spectacle navrant et réjouissant à la fois. Un lavage de linge sale en public qui fait penser à une version politique de l’ahurissant procès qui a opposé Johnny Depp et Amber Heard.
Sauf que le casting est un peu différent : d’un côté deux anciens Premiers ministres, Élisabeth Borne et Gabriel Attal et deux anciens ministres, Bruno Le Maire et Thomas Cazenave. De l’autre, des sénateurs, notamment LR. Ce déballage-là est moins viral sur les réseaux sociaux, mais au fond, beaucoup plus utile parce qu’il s’agit de nos finances publiques.
Tout part d’une mission d’information du Sénat sur la dérive des finances publiques. Elle est dirigée par Jean-François Husson (des Républicains). Le rapport est décapant : il dénonce "une forme d’inconscience budgétaire" qui a conduit le gouvernement à faire des prévisions optimistes, et à réagir trop tardivement au dérapage.
Immédiatement, les accusés ont répliqué. "Ce n’est pas un rapport, c’est un réquisitoire d’opposants politiques truffé de mensonges, d’approximations et d’affirmations spécieuses", a déclaré Bruno Le Marie. Élisabeth Borne a, elle, dénoncé "des attaques indignes qui reposent sur des allégations irréalistes ou mensongères". Bonne ambiance dans le "socle commun".
Il est vrai que le dérapage de ces deux dernières années est accablant, mais il ne fait que s’ajouter à une longue dérive. C’est plutôt ça le sujet. Faire porter le chapeau, aux Premiers ministres et ministres est discutable, car le vrai responsable, le chéquier en chef, c’est évidemment Emmanuel Macron.
Par ailleurs, le premier accusateur au Sénat, est un LR. Or, si le gouvernement avait suivi les recommandations de son parti, notamment à propos des retraites, le déficit serait encore bien supérieur. Il y a un côté farce, mais finalement, cette farce est utile parce que c’est peut-être la première fois depuis longtemps, qu’il y a un coût politique quand on néglige les comptes publics.
Jusqu’à présent, on cramait la caisse, on engrangeait un gain politique et la facture était payée sous forme de dette par les générations futures. Désormais, il y a un coût politique presque immédiat au cramage de caisse, et c’est une bonne nouvelle.
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