François Bayrou a estimé que les hausses de droits de douane décidées par Donald Trump peuvent coûter "plus de 0,5% du PIB" à la France, dans un long entretien au Parisien ce dimanche 6 avril.
Avec la hausse brutale des droits de douane décidée par le président américain, "le risque de pertes d’emplois est absolument majeur, comme celui d’un ralentissement économique, d’un arrêt des investissements", a jugé le Premier ministre.
"La déstabilisation qu’il a fait naître fragilisera pour longtemps l’économie mondiale", ajoute le chef du gouvernement, dont la volonté est "de tenir l’objectif du retour aux 3% (de déficit public, ndlr) en 2029. Mais la crise peut tout changer", a-t-il admis.
Le Premier ministre a précisé qu'il partagera avec les Français le 15 avril prochain "le cadre général" des choix qui seront à faire pour le budget 2026. Pour lui, les Français doivent être "associés à deux nécessités : trouver les moyens de notre indépendance, de notre sécurité, de notre défense, et d’abord de notre capacité de production. Ensuite par la nécessité de sortir de la malédiction de la dette".
Quand j’ai dit que la situation du pays, c’était l’Himalaya, j’étais peut-être au-dessous de la vérité.
François Bayrou, dans Le Parisien
"Ces choix, ils ne seront pas faits sans eux", a ajouté le chef du gouvernement, affirmant qu'il partagera "avec eux toutes les données des choix que nous avons à faire" et qu'ils "connaîtront tout de la situation". Et de poursuivre : "Quand j’ai dit que la situation du pays, c’était l’Himalaya, j’étais peut-être au-dessous de la vérité."
Enfin, sur les efforts qui seront demandés aux Français pour financer le réarmement, il a précisé que "le cadre de cet effort général" sera présenté à "l'été". "Pendant ce temps, on continue le travail sur les retraites avec les partenaires sociaux jusqu’en mai ou juin", a-t-il complété.
Interrogé sur l'hypothèse de revenir sur les 35 heures, ou de repousser l'âge légal de départ à la retraite, François Bayrou a répondu: "Notre obligation, c’est de voir la réalité et d’y faire face. Nous ne pouvons pas être un pays qui n’est pas capable de reconstruire son éducation nationale, de laisser des millions de Français sans médecin. D’avoir un État impuissant. D’être sans réponse de sécurité quand le monde bascule vers le risque militaire ou la guerre économique".
"C’est une reconstruction à partir des fondations. Et cela ne se fera pas si nous continuons à produire moins que les autres, cela ne se fera pas sans efforts partagés, et justes", a-t-il ajouté.
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