La plupart des économistes et des organismes internationaux, FMI, OCDE, préconisent le libre-échange, c’est-à-dire la disparition des droits de douane et des barrières réglementaires qui freinent le commerce, en expliquant que c’est la recette de la croissance.
Il y a dans cette unanimité pas mal de conformisme et d’idéologie, la réalité est beaucoup plus partagée.
Cela veut dire qu’il y a des pays protectionnistes qui réussissent. L’exemple le plus incontestable, est la Chine, qui a protégé de mille façons son marché intérieur pendant son décollage économique, parce qu’elle ne voulait pas exposer son industrie naissante à la concurrence étrangère, plus avancée.
En réalité, la Chine a profité et de son protectionnisme à elle, et du libre-échange des autres, puisqu’elle a énormément exporté chez nous, elle a eu les avantages des deux systèmes.
On pourrait parler de la France aussi, nous avons été protectionnistes pendant les Trente glorieuses, avec une très forte croissance. Idem à la fin du XIXᵉ.
Le protectionnisme ce n’est pas le diable, tout dépend du stade de développement et de vos priorités. L’exemple de l’Angleterre est éclairant à ce propos. À la fin du 18ᵉ, elle est protectionniste, avec les fameuses Corn Laws, les lois qui protègent le marché agricole.
Et elle change d’avis lorsqu’elle devient la première puissance mondiale, au milieu du XIXe, et abolit ces lois. Elle devient libre-échangiste parce qu’elle est plus forte que ses partenaires et qu’elle conquiert leurs marchés.
Un pays peut aussi vouloir protéger certains secteurs, stratégiques. Les Suisses sont archi-protectionnistes sur leur agriculture, ça ne les empêche pas d’être le pays le plus riche du monde !
La France protège son marché de l’armement, qui n’obéit pas aux lois habituelles de la concurrence, parce qu’il faut maintenir une base industrielle de défense sur le sol national, c’est stratégique.
Ce que fait Trump n’est pas si bête. Il a tout à fait raison sur la Chine. Nous n’avons aucun intérêt à nous laisser déposséder de notre industrie par Pékin.
Le plus grand économiste du siècle, Paul Samuelson, le disait déjà en 2004 : l’immensité du pays et le fait qu’il soit présent sur toute la gamme des produits industriels, des plus simples aux plus sophistiqués, justifie qu’on soit protectionnistes.
Vis-à-vis de pays du même niveau que l’Amérique, comme l’Europe, c’est beaucoup plus discutable. L’objectif de Trump est en fait de siphonner la croissance des autres, en profitant du rapport de forces que donne la puissance américaine. C’est tout simplement déloyal.
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