La démission de Gérard Collomb du gouvernement est digne d'une tragi-comédie au sommet de l'État. Le ministre de l'Intérieur va donc être remplacé à la tête de la place Beauvau. Depuis qu'il avait annoncé son intention de retourner dans sa ville de Lyon pour les élections municipales, le ministre s'y sera pris à deux fois pour quitter son ministère.
Du déjà vu ? Jamais ! J’ai vu un ministre de l’intérieur rendre son portefeuille pour désaccord politique, c’était Jean-Pierre Chevènement. J’ai vu un ministre s’en aller rejoindre sa ville, c’était François Rebsamen, à Dijon.
Mais je n’ai jamais vu un ministre annoncer son départ dans la presse, puis présenter sa démission et se la voir refuser... puis retenter d’obtenir le droit d'enfin quitter le gouvernement. C’est une situation ubuesque. On nage en plein délire. D’abord parce que, Gérard Collomb a commis une grave maladresse.
Il est ministre d’État, numéro 2 du gouvernement, c’est un honneur d’être ministre de l’intérieur. Il annonce qu’il quittera Beauvau pour assurer ses arrières dans sa bonne ville de Lyon où il a été élu en 2001, le jour où il installe un nouveau dispositif de sécurité pour les quartiers difficiles.
C’est pire que de la maladresse, c’est de la provocation ! Et non content d’avoir perdu toute crédibilité et toute puissance, il tente de sortir comme un forcené, il réclame de démissionner deux fois en deux jours. Gérard Collomb, otage du gouvernement, on aura tout vu.
Comment en est-on arrivé là ? On en est arrivé là, parce qu’Emmanuel Macron est un néophyte. C’est bien joli de vouloir incarner le nouveau monde, mais il faut voir aussi quand il y a un problème sérieux. Pourquoi le président a-t-il attendu aussi longtemps pour débarquer son ministre de l’Intérieur ? Pourquoi a-t-il laissé le ministre le défier ?
Il fallait trancher. Certes, Gérard Collomb était un des premiers soutiens, certes la continuité des missions de la police et des renseignements est assurée, on l'a vu hier avec l’opération antiterroriste à Grande-Synthe. Mais dès lors que le ministre de l’Intérieur ne se sentait plus investi, il fallait s’en séparer : "Par ici la sortie, mon ami".
Mais à quoi joue le Président ? À subir les événements ? En tout cas, on voit qu’il a bien du mal à faire face à la situation et à la réalité. Cette dernière est sévère. Gérard Collomb est le septième ministre qui démissionne ou est écarté depuis le début du quinquennat. L'AFP a fait les comptes : il n’y a plus aucun des trois ministres d’État de mai 2017.
Ce n’est plus une erreur de casting, c’est un manque total de lucidité. Personne n‘a demandé au président d’être infaillible, on lui demande juste de ne pas être entêté. Emmanuel Macron veut être celui qui maîtrise le temps. Il lui faut d’urgence retrouver ses horloges.
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