C'est une question pour nous tous. Allons-nous continuer d'accepter à partir aujourd'hui avec la même discipline qu'hier des restrictions de libertés - parce qu’il en reste - et de s’appliquer une discipline individuelle pour éviter le virus ? Et deuxième question - cruciale pour tous ceux qui dirigent - peuvent-ils encore imposer des mesures drastiques jusqu'à un reconfinement si nécessaire ?
Le consentement au confinement, l'acceptabilité, peuvent être remis en cause. Or, c'est la condition dans ces moments hors normes pour que ça marche. En un mot, lutter contre le virus cela n'est possible que si tout le monde y croit et si tout le monde l'accepte.
C'est pour ça que depuis ce matin avec le déconfinement en France, c'est vraiment un moment de vérité pour l'exécutif et le moment le plus délicat de cette crise sanitaire.
Pendant 2 mois, nous avons drastiquement limité nos déplacements, nos rencontres avec nos amis, notre famille, sans sourciller. C'est aussi deux mois de chômage partiel pour 12 millions de salariés et autant d'angoisses pour notre avenir. Tout cela pousse le gouvernement à une très grande prudence : il déconfine parce qu'à un moment, cela n'est plus supportable. Ni sur le plan personnel, ni sur le plan économique. Il faut retrouver de la liberté pour continuer d'accepter qu'elle reste encore limitée.
Mais le gouvernement déconfine en gardant des contraintes et avec de possibles retours en arrière. Nos déplacements sont limités à un rayon de 100 kilomètres maximum autour de chez nous et en Île-de-France, il faut des attestations pour prendre les transports en commun.
Le message est simple en apparence : "Ça va mieux, mais ça n'est pas fini"... En réalité, tout ça relève d'un équilibre très fragile pour un gouvernement : nous l’avons déjà commenté, largement critiqué. Le Premier ministre Édouard Philippe l'a résumé d'une formule la semaine dernière : il emprunte le fameux "chemin de crête"... Image tant utilisée en politique.
Jusque-là, notre discipline collective incroyable, le respect du confinement a été bien plus guidée par la peur du virus que par la confiance dans nos dirigeants. Et il n'y a pas eu de débat. L'adhésion à des mesures de restrictions de liberté, liberté de se déplacer, liberté de travailler, d'entreprendre, liberté de manifester.
L'adhésion à ces contraintes inédites a été massive. Était-ce la seule solution ? Était-ce vraiment utile ? Le remède n'était-il pas pire que le mal ? De très rares voix se sont posées la question. Désormais, c'est l'histoire qui le jugera. La seule certitude, c'est que tous les gendarmes et les policiers de France n'auraient pas pu et ne pourraient pas juguler un relâchement général et ne remplaceront la discipline de chacun.
C'est aussi pour ça que le gouvernement semble toujours hésiter entre l'appel à la responsabilité de chacun et une autorité qu'il n'a plus. C'est ce qui a donné cette phrase magnifique de la porte-parole du gouvernement Sibeth N'Diaye ce week-end sur BFMTV : "Je crois que nous pouvons faire confiance aux Français et ne pas être systématiquement dans l'infantilisation..." Dans cette phrase, c'est le "pas systématiquement" qu'il faut retenir. Presque de quoi vous gâcher votre plaisir tout neuf de déconfiné !
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