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Coronavirus : bras de fer entre l'exécutif et les anti-vaccins et anti-passe sanitaire

DÉCRYPTAGE - "Slogans outranciers", raccourcis honteux"... Le gouvernement affronte les anti-vaccins et les anti-passe sanitaire qui manifestent depuis l'allocution d'Emmanuel Macron.

Des manifestants anti-vaccins à Marseille, le 17 juillet 2021
Crédit : CLEMENT MAHOUDEAU / AFP
Marie-Pierre Haddad
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"Non une dictature, ça n'est pas ça". Emmanuel Macron est monté au créneau pour contrer les anti-vaccins et les anti-passe sanitaire. Depuis l'allocution du chef de l'Etat, un mouvement de contestation composé prend forme. 

Plus de 110.000 personnes en France ont participé aux manifestations du 17 juillet contre l'extension du passe sanitaire et la vaccination obligatoire des soignants. Dans l'Isère et dans les Pyrénées-Atlantiques, des centres de vaccination ont été vandalisés et incendiés. Les violences ne s'arrêtent pas là : la permanence du président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand à Châteaulin dans le Finistère a été envahie par une quinzaine de manifestants antivaccins. Il a par ailleurs porté plainte à la suite de menaces de mort reçues par des députés.

Pour appuyer les propos du président de la République, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a insisté lors du compte-rendu du Conseil des ministres du 18 juillet : "Nous ne cèderons pas à la dictature des slogans outranciers, des raccourcis honteux", assure Gabriel Attal. Une référence à certains manifestants qui arboraient des étoiles jaunes en signe de protestation.

Un risque de radicalisation des manifestants ?

Dans un rapport de sept pages, les services de renseignement territoriaux évoquent un risque de radicalisation des manifestants. "La dimension disparate et hétérogène des manifestants était une évidence", a souligné à l'AFP le politologue spécialiste de l'extrême droite Jean-Yves Camus, qui s'est rendu au rassemblement organisé à l'appel de Florian Philippot, ex-numéro 2 du FN et candidat à la présidentielle. À noter que les points de crispations concernent le passe sanitaire étendu, la vaccination des enfants à partir de 12 ans et l'obligation vaccinale.

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Ces manifestations lui rappellent les "toutes premières manifestations des 'gilets jaunes', avec une violence verbale forte dans certaines expressions utilisées et symboliques", comme des représentations d'Emmanuel Macron en dictateur.  

Vincent Martigny, professeur de Sciences politiques à l'Université de Nice, estime auprès de l'AFP que les manifestants étaient "en moyenne moins diplômés que la population générale". "Ils ont un rapport avec la politique basé sur la colère, qui s'exprime soit par l'abstention ou un vote pour un parti antisystème", analyse-t-il. 

Un mouvement surveillé par Beauvau

Au ministère de l'Intérieur, on suit avec attention l'évolution de la situation, en mesurant toute sa complexité. "On peut être pro-vaccins et contre le passe sanitaire, nuance-t-on place Beauvau. On surveille évidemment". Ces manifestations ravivent le souvenir des "gilets jaunes" chez un ministre. "Après la crise des 'gilets jaunes', on est humble. Au début, personne ne pouvait dire l’ampleur que ça allait prendre", ajoute-t-il. 

Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a écrit aux préfets pour leur demander de la fermeté dans l’application des nouvelles mesures anti-Covid, en réclamant notamment des fermetures administratives pour les boîtes de nuit ne respectant pas le contrôle du passe sanitaire.

Sur RTL, le ministre de la Santé Olivier Véran a rappelé : "Depuis un siècle, chaque loi sur la vaccination a entraîné des réactions, parfois vives. Mais ce n'est pas la peur du vaccin ou le rejet de l'État qui a éradiqué la variole ou la poliomyélite, c'est la vaccination".

Le risque pour l'exécutif serait la coalition des mécontentements

Vincent Martigny, professeur de Sciences politiques à l'Université de Nice

Selon Jean-Yves Camus, "le mois d'août n'est pas propice à la mobilisation sociale". Mais qu'en est-il de la rentrée ? "Tout va dépendre de la dynamique de la pandémie pendant l'été, si elle continue d'accélérer ou si elle régresse", explique le politologue spécialiste de l'extrême droite. Selon Vincent Martigny, "le risque pour l'exécutif serait la coalition des mécontentements centrés autour de la question du passe sanitaire dans les prochaines semaines".

Pour un cadre du renseignement, cité par l'AFP, "il y a incontestablement plusieurs centaines de personnes qui peuvent basculer dans la violence, sans qu'elles soient forcément connues comme appartenant à des groupuscules ultra". "Ce qui les anime, c'est la colère, une frustration individuelle et une défiance extrême à l'égard de tout ce qui porte la marque de l'État", ajoute-t-il. Ces personnes sont difficiles à repérer. Sur les réseaux sociaux, "la difficulté (...) est de détecter ceux qui vont réellement avoir recours à la violence parmi les milliers de messages ultra violents", explique-t-il.

Les renseignements territoriaux notent dans leur rapport qu'"à l'instar de ce qui s'est produit pour les 'gilets jaunes', plus le conflit durera, plus le risque est grand que les plus déterminés, puis les radicaux parviennent à en prendre le contrôle".

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