Christiane Taubira : son départ du gouvernement n'est pas d'actualité

Un départ de Christiane Taubira n'est pas à l'ordre du jour et un changement de ministère n'est pas non plus en perspective. Annoncée sur la sellette ou démissionnaire, la garde des Sceaux devrait donc garder son poste, y compris en cas de remaniement. Elle-même souhaite rester pour faire aboutir ses réformes. Quant à une nomination au Conseil constitutionnel, comme le laisse entendre la rumeur, ça ne l'a jamais fait rêver, assure une proche.

Mais ce maintien à la Chancellerie a un prix : avaler des couleuvres et pas des moindres, à commencer par la déchéance de nationalité. Quant à la réforme de la procédure pénale, la garde des Sceaux espère secrètement que certaines mesures, qui donnent davantage de pouvoir aux policiers et aux procureurs, soient supprimées par le Conseil d'État qui examine actuellement le texte, confie un proche de la ministre. En tout cas, le projet de loi doit être présenté en Conseil des ministres, en février.

Le risque qu'elle devienne une rivale

Cela dit, tout cela ne la gêne pas, confie un ministre. Pour rester sous les ors de la République, elle est prête à tout accepter. François Hollande, de son côté, a du mal à se passer d'elle. Au moment où le chef de l'État multiplie les clins d’œil à la droite, Christiane Taubira continue d'être une figure de gauche. "Elle équilibre le gouvernement", affirme un cadre socialiste qui ajoute : "Plus elle est attaquée par la droite, plus elle est utile au président".

Enfin, éloigner Christiane Taubira du pouvoir c'est prendre le risque de la transformer en rivale, une grenade dégoupillée. En 2002, sa candidature avait contribué à l'échec de Lionel Jospin. Et si quelqu'un ne l'a pas oublié, c'est bien François Hollande, alors premier secrétaire du Parti socialiste.

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