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Emmanuel Macron a déploré la passivité des Gafam notamment sur les sujets de la désinformation sur les réseaux sociaux.
Crédit : HALIL SAGIRKAYA / ANADOLU / Anadolu via AFP
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Emmanuel Macron est remonté contre Facebook suite à la publication d'une vidéo générée par l'intelligence artificielle (IA), le 10 décembre, annonçant que le président aurait été renversé lors d'un coup d'État fomenté par un colonel. Cette fake news s'est dispersée sur les réseaux sociaux, au point d'inquiéter un "collègue" africain, raconte Emmanuel Macron lors d'une rencontre avec les lecteurs du journal La Provence.
"Un de mes collègues africains m’envoie un message où il se dit très inquiet. Il a vu sur Facebook une journaliste de télévision expliquant devant l’Élysée qu’il vient d’y avoir un coup d’État en France, qu’un colonel a pris le pouvoir. Moi, ça me fait sourire. Le problème, c’est que cette fausse information a été vue douze millions de fois", insiste le chef de l'Etat.
Emmanuel Macron explique avoir contacté la plateforme, via les services de l’Élysée et la plateforme Pharos, pour faire supprimer cette vidéo. "Il nous a été répondu qu’elle ne contrevenait pas à leurs règles d’utilisation. Même si cela vient de moi, ça ne marche pas, indique-t-il. Ces gens se moquent de nous, de la sérénité des débats publics, de la souveraineté des démocraties. Ils nous mettent en danger."
Interrogé sur la puissance des Gafam - ces géants de la tech comme Google, Amazon, Apple, Microsoft - mais aussi sur les ingérences étrangères en ligne, le président de la République a notamment pointé du doigt les Russes, qui "achètent par millions des faux comptes à ces fermes situées aux États-Unis ou en Chine". Ce que l'on appelle régulièrement des fermes à trolls.
"On doit exiger des plateformes qui les relaient qu’il existe des personnes physiques derrière, pas un robot. La transparence est fondamentale. Sur un réseau social, les algorithmes poussent des contenus à des fins économiques, créant un biais et influençant les opinions. Ces algorithmes peuvent aussi être utilisés pour des campagnes politiques. Il est essentiel d’avoir la transparence des aides et comptes, et de pouvoir retirer rapidement les comptes manifestement faux ou manipulatoires", poursuit Emmanuel Macron devant les lecteurs de La Provence.
Le 12 décembre dernier, l'Allemagne a attribué à la Russie une "attaque informatique" visant son système de contrôle du trafic aérien ainsi qu'une "campagne" de déstabilisation durant les dernières législatives allemandes. Les élections en Moldavie et en Roumanie avaient également été ciblées par des tentatives d'ingérences étrangères, toujours sur les réseaux sociaux. En France, l'élection présidentielle de 2022 avait, elle aussi, été prise pour cible.
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