Canisette, accès aux parcs ou aux transports, nuisances sonores : les chiens au cœur de la campagne des élections municipales à Paris

Le chien, c'est politique. Si nos amis à quatre pattes ne votent pas, leurs propriétaires oui. À Paris, la place des canidés dans la capitale devient un vrai débat des élections municipales de mars 2026. 

C'est justement ce qui pousse, par exemple, Emmanuel Grégoire, candidat socialiste à la mairie de Paris, a passé son dimanche matin avec une ribambelle de teckels. "La Marche des teckels, c'est à la fois un événement festif et un événement revendicatif sur la place de l'animal en ville, en particulier des chiens", résume le candidat socialiste. 

Son adversaire de droite, Rachida Dati, est également soucieuse du bien-être des chiens dans la capitale. L'édile invite régulièrement tous les toutous du 7ᵉ arrondissement pour des apéritifs canins dans sa mairie. Parce que caresser un chien, c'est brosser dans le sens du poil son propriétaire.

"Il y a un véritable enjeu électoral"

Avec autour de 100.000 canidés, Paris est la ville la plus dense en chiens au monde. "Il y a un véritable enjeu électoral, admet l'équipe d'un candidat à l'Hôtel de ville. On est même presque harcelé par les associations de propriétaires de chiens qui font remonter leur doléance". 

Pour s'en rendre compte, RTL a passé le portail d'un caniparc qui vient d'ouvrir le long du canal Saint-Martin. Il est bientôt 20h et un groupe, devenu ami à force de se retrouver sur ce banc, regarde jouer Taïko, Kenobi ou Booba... Une chose est sûre, ces propriétaires de chiens ont plein de revendications.

"Kenobi, il a besoin de pouvoir aller dans des espaces où il y a un peu de verre. Tous les parcs où il va y avoir un peu de verre, il n'a pas le droit d'y aller, explique un propriétaire. Moi, je ne demande même pas le droit de pouvoir le lâcher dans un parc. Je veux juste pouvoir y aller".

Un wagon du métro réservé aux canidés ?

On l'a compris, les maîtres demandent plus d'espace pour leurs animaux dans Paris, mais la problématique des transports en commun reste également un sujet sensible pour eux. "Dans le métro, il faut que le chien soit forcément muselé. Est-ce que ça ne serait pas possible, par exemple, de réfléchir à un wagon qui ne soit pas réservé uniquement aux chiens, mais où les gens savent où ils montent ?", s'interrogent un autre propriétaire de chien. 

Et comme d'avoir un chien en ville n'est pas toujours évident, les propriétaires sont très vigilants à leur condition de vie. Au point que cela pèse dans leur choix pour les municipales ? Pour certains, la réponse est oui. "Évidemment, ça peut avoir une influence. Maintenant, ce ne sera clairement pas le seul critère", lâche un habitué du caniparc.
 
Un autre, lui, est un peu plus sceptique. "C'est bien beau de faire des promesses aux chiens, mais quand on n'est pas capable de tenir celles qu'on fait aux humains, c'est un peu dommage", confie-t-il.

"Il y a un programme canin, il y a un programme des animaux en ville"

Certains propriétaires de chiens auront donc bien une petite pensée pour leur fidèle à quatre pattes au moment de glisser en mars un bulletin dans l'urne. Une chose que les candidats ont bien compris. À l'image de David Belliard, candidat écologiste, qui ne s'en cache pas. "Je ne sais pas si les chiens sont des électeurs, par contre les propriétaires de chiens sont évidemment importants", reconnait-il au micro de RTL. 

Importants au point même de consacrer une partie de son programme au sujet. "Oui, il y a un programme canin, il y a un programme des animaux en ville. On a plein plein de sujets qui sont très concrets, mais qui à mon sens sont des sujets aussi extrêmement politiques, poursuit David Belliard. Des choses qui sont très centrales, très oubliées, mais très centrales. Et moi je pense que c'est l'honneur aussi de la politique d'essayer de répondre à ça".

David Belliard est par exemple favorable à autoriser l'accès aux chiens à tous les parcs, En revanche, aucun candidat ne propose le retour des fameuses motocrottes inventées en 1982 par le maire de Paris d'alors, un certain Jacques Chirac.

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