"Je lève ce silence" : le candidat à la mairie de Paris Emmanuel Grégoire révèle avoir été victime de violences sexuelles enfant

Il n'en avait jamais parlé. Le candidat à la mairie de Paris Emmanuel Grégoire a confié, ce lundi 24 novembre sur France Inter, avoir été victime de violences sexuelles lorsqu'il était enfant. "Je suis quelqu’un qui porte une plaie intérieure depuis très longtemps, une plaie silencieuse comme sans doute des millions de Français", a déclaré l'ancien adjoint PS à Anne Hidalgo. 

"Je lève ce silence parce que me sont remontées ces dernières semaines des faits insoutenables à Paris, ou ailleurs, qui m’ont renvoyé à ma propre histoire", a-t-il dit, alors que plusieurs signalements pour agressions sexuelles ont été faits dans des écoles parisiennes ces dernières semaines. "Cette histoire, c'est celle d'un enfant, qui en CM1, a subi des violences sexuelles pendant plusieurs mois dans le cadre d'activités périscolaires", poursuit le député PS, évoquant des violences au sein même d'une piscine municipale.

"Cette douleur et cette souffrance, je l’ai tue pendant des dizaines d’années", explique-t-il. Ce mutisme, il l'explique par la honte et la difficulté pour un enfant de parler de l'innommable : "Lorsqu'on est enfant, on ne sait pas poser les mots sur les choses. On a honte tout simplement de dire la vérité telle qu’on la ressent." Et d'ajouter : "Je porte cette cicatrice, comme beaucoup de personnes qui ont gardé le silence, et je me dis que si je gardais le silence, alors cela n'aurait servi à rien." 

Un "combat central" de son engagement

Près de 40 ans après les violences sexuelles dont il a été victime, Emmanuel Grégoire veut faire de cette lutte un "combat central" de son engagement. "Je l'ai fait plutôt de façon silencieuse jusqu'à présent. Mais aujourd'hui, l'actualité très pesante que l'on observe m'invite à parler très librement, très sincèrement", a-t-il expliqué, "espérant contribuer à libérer la parole d'un certain nombre d'enfants".

Son témoignage personnel intervient après une série d'enquêtes pour soupçons de faits à caractère sexuel à l'encontre d'animateurs du périscolaire et d'enseignants d'écoles maternelles parisiennes. Face à ce "véritable fléau", la mairie de Paris a annoncé la création d'un plan de lutte contre les violences faites aux enfants dans les écoles.

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