Budget 2025 : les députés Rassemblement national peaufinent leur stratégie
PODCAST - Selon nos indiscrétions, les députés du Rassemblement national pourraient s'abstenir au moment du vote du budget, si le projet de Michel Barnier respecte les lignes rouges fixées par Marine Le Pen.
Un dossier urgent. Tout en cherchant l'équipe ministérielle qui lui permettra de ne pas être censuré par les députés, Michel Barnier doit aussi se préparer à l'élaboration d'un budget. Selon le rapporteur général du Budget, Charles de Courson, membre du groupe centriste Liot, "la situation politique actuelle" rend "impossible" l'objectif affiché de ramener le déficit public à l'équivalent de 3% du PIB d'ici 2027.
Le Rassemblement national attend le nouveau premier ministre au tournant. Dans son discours de rentrée, Marine Le Pen a qualifié la situation d'une "équation budgétaire quasi intenable" et a mis en garde Michel Barnier. "Nous n'hésiterons pas à censurer le gouvernement" si "au fil des semaines les Français devaient à nouveau être oubliés ou maltraités".
En coulisses, un député RN confie au Point : "Ils peuvent tourner la chose comme ils veulent, lors du budget, ça ne passera pas. La date de péremption du gouvernement est d'ores et déjà inscrite sur la boîte". Selon nos indiscrétions, le RN envisage deux possibilités au moment du vote du budget qui interviendra début octobre à l'Assemblée. Soit Michel Barnier a pris en compte les lignes rouges du parti et les députés pourraient s'abstenir. Soit, dans le cas contraire, le Rassemblement national optera pour la censure.
La stratégie de la campagne permanente
La nomination de Michel Barnier à Matignon place le parti dirigé par Jordan Bardella dans une position de faiseurs de roi avec la possibilité de ne pas être éclaboussé par le pouvoir. À cela s'ajoute, la capacité du parti à être dans une maîtrise de l'agenda politique.
Au RN, on considère et on assume d'être en campagne permanente. Marine Le Pen a théorisé le fait que de nouvelles élections législatives auront lieu en 2025, c'est-à-dire dans un an, une fois que la Constitution autorise le président de la République à dissoudre l'Assemblée nationale. Jordan Bardella et Marine Le Pen occupent ainsi le terrain. Le président du parti souhaite avoir dès mars des candidats pour chaque circonscription.
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