Budget 2025 : comment la lassitude gagne l'Assemblée nationale

Alors que l'Assemblée nationale va voter le budget de la Sécurité sociale, Michel Barnier veut instaurer un nouvel élan au sein de son gouvernement. Au sein de l'hémicycle, c'est plutôt une forme de lassitude qui s'installe.

Le Premier ministre, Michel Barnier, à l'Assemblée Nationale, le 15 octobre 2024.

Crédit : ALAIN JOCARD / AFP

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Faire émerger un esprit d'équipe au sein du gouvernement est-il possible ? Michel Barnier y croit. Et pour ce faire, le chef du gouvernement a réuni ses ministres à Matignon, ce lundi 4 novembre, pour un séminaire.

Mais cela suffira-t-il pour un groupe au sein duquel le manque de cohésion et d'unité se font cruellement sentir à l'Assemblée nationale ? Car, ce lundi, la partie recettes du budget de la Sécurité sociale devrait être rejetée. Le sort du budget devrait être le même. Ce sont donc des 49-3 qui se profilent à l'horizon pour le gouvernement.

Dans l'opposition, c'est la frustration qui prime. "Mais comme des millions de Français pourraient la ressentir s'ils avaient un métier dans lequel ils travaillaient des heures et des heures pour qu'au final, le patron dise 'c'est très bien, on jette la copie et je ferai ce que je veux'", assure Kévin Mauvieux.

Le député Rassemblement national court entre l'hémicycle, où est discuté le budget de la Sécurité sociale, et la commission des finances, où est examiné celui de l'État. "Effectivement, les longues journées [...] pour voter des amendements qui ne seront pas retenus, c'est frustrant", souffle-t-il.

"Leur budget est déjà fait"

De l'autre côté de l'échiquier politique, le sentiment est le même. "Mais la question, c'est pour quoi faire", gronde Sandrine Rousseau, députée écologiste. De la frustration à la colère, l'élue accuse le gouvernement de faire traîner les débats et d'avoir déjà écrit le texte que Michel Barnier passerait au 49.3.

"Je pense qu'ils ont déjà leur budget en réalité et que tout cela n'est que de l'artifice", assure-t-elle. "Le débat parlementaire est utilisé comme de la distraction pour le peuple."

Ce ras-le-bol se fait même sentir dans le groupe présidentiel. "Ce qu'on fait ne sert à rien" constate l'un des rares députés macronistes présents sur les bancs de l'Assemblée nationale. "Ça ressemble au mieux à un think tank, au pire à du n'importe quoi". Reste à savoir si le séminaire voulu par Michel Barnier suffira.

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