"Madame 49.3". C'est le surnom dont avait hérité Élisabeth Borne lorsqu'elle était à Matignon. Elle avait, entre autres, utilisé cet article de la Constitution l'année dernière, pour obtenir l'adoption définitive du projet de loi de finance. Michel Barnier, l'actuel Premier ministre, fait peu de concessions et va sans doute devoir utiliser le 49.3 pour faire passer son budget.
"Je vois qu'il [Michel Barnier, ndlr] essaie d'éviter le 49.3 et je pense que la façon dont le débat se déroule à l'Assemblée ne donne pas une bonne image. Parce que finalement, on laisse le temps s'écouler, peut-être pour arriver soit à un rejet de la première partie du budget, les recettes, soit à épuiser le temps qui est prévu dans la Constitution", explique-t-elle.
"Pendant ce temps-là, on voit qu'il y a des taxes qui sont adoptées sur proposition du NFP avec le soutien, plus ou moins explicite, du Rassemblement national. Donc finalement, engager sa responsabilité sur une version du budget dans laquelle on a tenu compte des amendements présentés à l'Assemblée, je pense que c'est finalement une moins mauvaise solution", estime l'ancienne locataire de Matignon.
"Je pense que ça permet au moins que l'Assemblée pèse dans les débats. Si jamais le texte est rejeté au Sénat, moi je serais vraiment très vigilante à ce que porte notre groupe, ce que porte notre famille politique soit bien repris dans ce budget, c'est évidemment essentiel pour moi", ajoute-t-elle.
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