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Le mouvement pour un blocage du pays le 10 septembre prend de l'ampleur (image d'illustration).
Crédit : Albin Bonnard / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
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"Vous connaissez le mouvement du 10 septembre ?". Gabrielle, 73 ans fait partie du collectif "Bloquons tout" de Saint-Denis en région parisienne. Le groupe a l'habitude de tracter devant un supermarché du centre-ville. Il y a six ans, la retraitée était déjà sur les ronds-points pour soutenir le mouvement des Gilets jaunes. Aujourd'hui, elle tente de convaincre les habitants de faire grève.
"Si on ne nous entend pas, on va bloquer les routes, bloquer les places, ne pas travailler", lance-t-elle. À la sortie du supermarché, Tassadite, cabas de courses à la main, se saisit d'un tract et commence à le lire. "Suppression de la réforme des retraites bien sûr... L'hôpital oui... Les transports oui, rien ne va plus à Saint-Denis", confirme-t-elle.
"Regardez les trous dans la chaussée, vous trouvez ça normal ça ? Il y a des trous sur toute la chaussée, moi je suis obligée de nettoyer devant mon pavillon parce que l'État ne le fait pas, enfin la mairie ne le fait pas", explique-t-elle.
Des citoyens ont donc décidé de prendre les choses en main, des Français de tout horizon. Parmi eux, Issam, chauffeur-livreur de 41 ans, demande à mieux gagner sa vie. Marc, syndicaliste à la CGT veut la retraite à 60 ans. Gabrielle souhaite que l'Union européenne arrête de financer la guerre en Ukraine.
Dans ce mouvement, on retrouve des jeunes actifs, mais également des retraités. Tous s'intéressent à la politique, mais ils se méfient beaucoup des partis politiques. C'est d'ailleurs pour ça qu'ils ont fondé un mouvement citoyen explique Saïd, 24 ans électeur d'extrême-gauche. "On le voit très bien de toute façon, il y a un certain nombre de personnes qui viennent nous voir et qui nous disent, 'Vous êtes qui ?'. 'Est-ce que vous êtes un parti politique ?' Et à chaque fois ça les rassure de ne pas avoir à encore une fois faire confiance à un parti politique", explique-t-il.
Saïd est bien conscient qu'il tracte avec des gens qui votent pour Marine Le Pen, qui "ont des idées racistes" mais il affirme partager des points communs avec eux : "On est contre le gouvernement, antisystème et on veut tous une vie meilleure".
Un groupe où cohabite les extrêmes. Impensable pour Thierry qui refuse un tract à la sortie du supermarché. "Vous avez complètement vrillé à l'extrême gauche. C'était un mouvement qui était un mouvement patriote à la base et aujourd'hui, c'est récupéré par les gauchistes et ils veulent tout bloquer avec des gens qui ne travaillent pas". Des dissensions politiques qui apparaissent aussi en ligne sur la vingtaine de canaux Telegram dédiés au 10 septembre.
Selon Antoine Bernard de Raymond, sociologue et spécialiste du mouvement des Gilets jaunes, "on peut voir une petite différence" entre les deux mouvements. "Les Gilets jaunes, c'était parti de la question de l'essence. Les gens que ça avait touchés au premier chef, c'était des gens qui habitaient dans les zones rurales ou périurbaines et qui avaient besoin de la voiture tous les jours pour aller travailler. Là, on est sur une mesure d'austérité, sur la suppression de jours fériés. Ça touche tout le monde d'emblée", assure-t-il.
L'autre différence, c'est que les Gilets jaunes avaient appelé à des rassemblements sur des ronds-points. Aujourd'hui, on observe plutôt des appels à rester chez soi pour bloquer l'économie.
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