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"Ne pas aller au-delà de la revalorisation automatique" : le groupe d'experts sur le Smic pour une hausse sans coup de pouce en 2026

Dans un rapport le groupe d'experts sur le Smic recommande de ne pas donner de coup de pouce, au-delà de l’augmentation mécanique du salaire minimum. Cette revalorisation automatique de 1,4% en 2026 serait au-dessus de l'inflation attendue, proche de 1%.

Le groupe d'experts sur le Smic pour une hausse de 1,4% en 2026. (illustration)

Crédit : PHILIPPE HUGUEN / AFP

Jérémy Descours & AFP

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Une revalorisation automatique et rien d'autre. Le groupe d'experts sur le Smic a recommandé, ce jeudi 27 novembre, dans son rapport annuel de ne pas donner de coup de pouce au salaire minimum au-delà de son augmentation mécanique, qui devrait donner "une hausse autour de 1,4%", en raison du "ralentissement du marché du travail".

Cette revalorisation automatique "devrait conduire à une hausse autour de 1,4% au 1er janvier 2026, soit au-dessus de l'inflation attendue (proche de 1%)", expliquent ces experts dans un communiqué accompagnant la remise de leur rapport au gouvernement et aux partenaires sociaux.

"Compte tenu du ralentissement du marché du travail, du niveau élevé du Smic par rapport au salaire médian et du coût très important des exonérations" de charges patronales sur les bas salaires, ils recommandent de "ne pas aller au-delà de la revalorisation automatique prévue par le Code du travail".

Une augmentation d'un peu moins de 20 euros par mois

Si le Premier ministre suit leurs recommandations, le Smic, aujourd'hui à 1.426,30 euros net par mois (1.801,80 euros brut) augmentera d'un peu moins de 20 euros net par mois.

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Chaque 1er janvier, le Smic est indexé à l'inflation constatée pour les 20% de ménages aux plus faibles revenus et revalorisé de la moitié du gain de pouvoir d'achat du salaire horaire de base ouvrier et employé.

Au-delà de cette évolution mécanique, le gouvernement peut donner un coup de pouce au salaire minimum, mais le dernier remonte à juillet 2012, au lendemain de l'élection de François Hollande à l'Elysée.

La CFDT demande un coup de pouce "bienvenu"

Pour la CFDT, un coup de pouce aurait été "bienvenu" cette année 2026. La CGT revendique, elle, un Smic à 2.000 euros brut. Après avoir consulté ce rapport, les partenaires sociaux donnent un avis, mais c'est le Premier ministre qui fixe le niveau du Smic au 1er janvier.

Au 1er novembre 2024, environ 2,2 millions de salariés du secteur privé étaient rémunérés au Smic, soit 12,4% d'entre eux, selon les données du ministère du Travail.

Les experts arguent que "le Smic aura progressé plus vite que les prix en cumul sur les cinq dernières années", alors que "de nombreux salaires supérieurs au Smic n'ont pas encore récupéré la totalité de leur pouvoir d'achat d'avant la période inflationniste, entraînant une compression significative de la structure salariale".

Économiser 6 milliards d'euros sur les allègements de cotisations

"Le Smic doit être un point de départ dans la carrière et permettre d'accéder à des emplois mieux rémunérés", a souligné auprès de l'AFP le président du groupe d'experts, Stéphane Carcillo, notant que la France est le pays de l'Union européenne où le salaire minimum se rapproche le plus du salaire médian (2.183 euros net dans le secteur privé en 2023).


Pour éviter l'effet "trappe à bas salaires", les experts veulent ramener progressivement le plafond ouvrant droit à des exonérations de cotisations patronales à deux Smic. En septembre, le gouvernement l'a déjà ramené à 3 Smic, contre 3,3 auparavant, un ajustement applicable en 2026.

La mesure souhaitée par les experts permettrait, selon eux, d'économiser 6 milliards d'euros sur les allègements de cotisations, qui coûtent aujourd'hui environ 75 milliards d'euros par an. Ces économies pourraient, par exemple, être redirigées vers la prime d'activité.

"La préoccupation première de la population, ce sont les salaires"

Enfin, le rapport souligne le poids dans les revenus des personnes modestes avec enfants des aides versés par les communes, départements ou régions, dont les montants n'ont pas toujours suivi l'inflation, et recommande d'en faire un suivi plus fin pour faciliter, "le cas échéant", leur revalorisation.

Pour le secrétaire national de la CFDT, Luc Mathieu, "tout le monde parle de pouvoir d'achat, donc c'est peut-être l'année où il faudrait donner un coup de pouce". Le syndicat réclame aussi "la mise à niveau de tous les systèmes de classification" des emplois pour relancer la "dynamique salariale".

"La préoccupation première de la population, ce sont les salaires", a pointé le secrétaire confédéral de la CGT, Thomas Vacheron. Il faut "supprimer ce groupe d'experts de la non-augmentation du Smic", a-t-il jugé.

Et, a-t-il averti, une absence de coup de pouce constitue "une raison de plus pour faire grève et manifester le 2 décembre prochain", jour où la CGT, Solidaires et la FSU appellent à se mobiliser pour les salaires. La CGT appelle, quant à elle, à "sortir du cercle vicieux des exonérations de cotisations sociales qui participent au tassement de tous les salaires".

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