Cela fera 100 jours cette semaine que Manuel Valls a été nommé à Matignon. Alors que la grande conférence sociale débute ce lundi 7 juillet dans un climat tendu, le Premier ministre était dimanche à Vauvert, dans le Gard, où il a appelé à "débloquer une France tétanisée".
C'est pourtant risqué d'aller fêter ses 100 jours dans l'enfer de Matignon, au diable Vauvert. Mais ce qui est surtout risqué pour un Premier Ministre de gauche, c'est d'assumer que ce sont les entreprises qui créent de l'emploi.
Mais est-ce qu'il a le choix, Manuel Valls ? Est-ce qu'il peut se contenter d'une conférence sociale où patronat d'un côté, syndicats de l'autre, restent campés sur leurs positions ? Est-ce que ça peut suffire de ménager les uns, de conforter les autres ? Est ce qu'il n'y a pas pire que de faire de l'eau tiède dans cette période ?
Alors sur le compte pénibilité, il veut donc un report, non pas à la demande des entreprises du CAC 40, mais à la demande des PME. Et sur le code du travail, il se dit qu'il est temps de desserrer le carcan. Avec ça, Manuel Valls espère que les patrons, petits ou gros, sauront donner le change.
Valls a décidé de "bouger". Parce que comme il le dit en citant François Mitterrand, "ne pas bouger c'est commencer à perdre".
Dimanche en Camargue, il nous a dit qu'il voulait prendre le taureau par les cornes. En même temps, c'était SA mission après avoir pris la place de Jean Marc Ayrault. Il fallait mettre en musique la partition, il disait, souvenez-vous, "vouloir avancer vite et fort".
Parce que c'est bien joli les discours, c'est bien vu de citer Rousseau - "Je ne puis méditer qu'en marchant, sitôt que je m'arrête je ne pense plus" -, c'est bien beau de clamer qu'on est un réformiste assumé, mais un jour il faut passer de la parole aux actes.
Et c'est le plus difficile. Manuel Valls le pragmatique le sait bien. Dès qu'il sent un problème, il aménage. Dès qu'il sent une résistance, il adapte.
C'est vrai que le budget rectificatif a été finalement voté sans trop d'encombre, mais les "frondeurs" du PS n'ont pas dit leur dernier mot sur le texte de la Sécurité sociale, cette semaine.
Et si la réforme ferroviaire est passée, la réforme territoriale s'est arrêtée net au Sénat. Et L'affaire des intermittents n'est pas terminée. Quant à la loi Duflot sur le logement, il va falloir la réaménager. Manuel Valls a l'intention d'être réformateur, mais il manque des preuves, et des résultats.
Il y a eu un petit déclic la semaine dernière chez le Premier ministre, quand il a lu l'interview de Jacques Attali dans le Journal du Dimanche, qui mettait à l'index cette France qui ne parvient pas à se réformer, "ce pays de rentiers et de corporatismes".
Bien sûr ce n'était pas une découverte pour Valls, mais ça a résonné chez lui, à quelques jours de la conférence sociale et de son discours hier dans le Gard. Ça a résonné dans l'idée que s'il ne passait pas à la vitesse supérieure, les Français allaient très vite se demander : "À quoi sert-il ?".
Samedi, Manuel Valls a accueilli RTL et Marie Drucker pour Le Journal inattendu, dans le bureau de Georges Clémenceau, son idole. Oui mais avant de devenir le Père La Victoire, il faut d'abord tenter de devenir le Père la Réforme.
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