L'affaire Benalla a fait trembler l'Élysée. Huit mois après l'éclatement de la polémique, Ismaël Emelien, qui a vécu le séisme de l'intérieur, revient sur cette période difficile. L'ancien conseiller d'Emmanuel Macron explique : "À un moment où il y a une crise, quand l'Élysée ou le Président sont pris à partie, mon rôle est d’organiser la riposte face à ça".
Dans l'ombre de l'exécutif, il a travaillé au plus près d'Emmanuel Macron alors que l'affaire ne cessait de prendre du poids semaine après semaine. Cependant, il confesse que les choses seraient bien différentes aujourd'hui. "Connaissant tout ce que l’on sait aujourd’hui sur Alexandre Benalla, les choses ne se seraient pas passées comme elles se sont passées, c’est évident", dit-il.
Et d'évoquer certains dysfonctionnements au sein même du sommet de l'État. "Un exemple ? On a découvert à cette occasion qu'il n'y avait pas de procédure de départ codifiée. Le fait de rendre sa carte professionnelle, son passeport, son téléphone... Tout ça est informel et n'est pas suivi. Mais ça ne date pas de l'arrivée d'Emmanuel Macron".
Cependant, Ismaël Emelien assure que son départ de l'Élysée, officialisé en février dernier, n'est en aucun cas corrélé à l'affaire Benalla. Au côté de David Amiel, autre conseiller d'Emmanuel Macron, il a en effet démissionné pour écrire et promouvoir un livre, Le progrès ne tombe pas du ciel (Fayard, 176 pages), qui sort en libraire mercredi 27 mars. "La seule personne qui a une parole publique c’est le ministre, le candidat ou le Président. On ne peut pas être conseiller du Président et répondre sur les plateaux", conclut-il assurant avoir "respecté cette règle depuis le premier jour".