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Plus violents et plus lents : pourquoi les ouragans comme Melissa risquent d'augmenter
Sur les cinq ouragans de l'Atlantique cette saison, quatre se sont intensifiés de cette manière spectaculaire.
L'ouragan Melissa est la tempête tropicale la plus puissante de 2025
Crédit : AFP
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Les tempêtes tropicales stimulées par le changement climatique. Alimentée par les eaux anormalement chaudes des Caraïbes, Melissa, qui s'est mutée en ouragan de catégorie 5, a touché terre en Jamaïque, ce mardi 28 octobre, avant de balayer Cuba et Haïti. Le "monstre" Melissa avec des vents de 300 km/h est la tempête tropicale la plus puissante à toucher terre en 90 ans, dépassant le record de 1935.
Ce phénomène d'une violence extrême s'explique par la combinaison des eaux chaudes des Caraïbes alors que la tempête Melissa ne se déplaçait que très lentement, à 4,8 km/h. Et selon des scientifiques, interrogés par l'Agence France-Presse (AFP), les tempêtes qui s'intensifient rapidement tout en stagnant sont en augmentation alors que le climat se réchauffe.
"Nous n'avons pas eu tellement d'ouragans dans l'Atlantique cette saison, mais une proportion inhabituelle d'entre eux est passée par une phase d'intensification assez rapide", a déclaré à l'AFP Kerry Emanuel, météorologue et climatologue au MIT. Sur les cinq ouragans de l'Atlantique cette saison, quatre se sont intensifiés de cette manière spectaculaire.
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Des tempêtes boostées par la température de la mer
S'il est encore difficile d'établir un lien direct avec le changement climatique, Kerry Emanuel estime que cela pourrait être un "marqueur" d'une tendance. En effet, les tempêtes sont alimentées par la température de l'eau lorsqu'elle dépasse les 26,5 °C. Plus celle-ci est chaude, plus elle s'évapore dans l'atmosphère. Cette vapeur d'eau donne du carburant aux ouragans, cyclones et autres typhons.
C'est la différence entre la température de l'eau et de l'air qui détermine la force potentielle d'un ouragan. Néanmoins selon David Gilford, scientifique à l'organisation à but non lucratif Climate Central, "la température de surface de la mer l'emporte" dans la détermination de la puissance des tempêtes. Melissa est passée au-dessus d'eaux plus chaudes de 1,4 °C, des températures rendues au moins 500 fois plus probables par le réchauffement causé par l'homme.
"En seulement 24 heures, Melissa s'est intensifiée très rapidement grâce à des eaux anormalement chaudes, devenant l'un des ouragans les plus puissants à frapper la Jamaïque", pointe également une étude menée par ClimaMeter. Selon le rapport, le changement climatique a intensifié de 10 % les vents et les précipitations qui accompagnaient Melissa, soit jusqu'à 14 mm par jour de pluies supplémentaires et des vents jusqu'à 8 km/h plus rapides.
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L'effet du changement climatique sur les ouragans et autres cyclones a déjà été pointé du doigt par le passé. Une étude, citée par la BCC, assure notamment que les pluies extrêmes de l'ouragan Harvey en 2017 ont été amplifiées d'environ 15 % par le changement climatique. Récemment, l'Imperial College de Londres a également affirmé qu'il avait rendu plus puissants les vents du cyclone Chido, qui a ravagé Mayotte en décembre 2024.
