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Une image prise par l'escadron de "chasseurs d'ouragans" de l'armée de l'air américaine avant le passage de Melissa en Jamaïque, le 27 octobre 2025.
Crédit : Handout / Getty Images South America / Getty Images via AFP
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Les clichés et vidéos de l'ouragan Melissa ont fait le tour des réseaux sociaux ces lundi 27 et mardi 28 octobre 2025, alors que le phénomène fondait sur la Jamaïque. Ces images spectaculaires ont été prises par les "Hurricane Hunters", littéralement des chasseurs d'ouragans en français. Mais qui se cachent réellement derrière cette appellation?
Il s'agit là du 53e escadron de reconnaissance météorologique de la réserve de l’armée de l’air américaine, une unité militaire affectée à la 403e escadre sur la base aérienne de Keesler dans le Mississippi. Ses membres sont spécialement entraînés pour braver de telles conditions et récolter de précieuses données scientifiques.
Car si les satellites permettent d'observer l'avancée et la taille de l'ouragan, s'aventurer à l'intérieur permet d'obtenir des informations bien plus précises, à bord de ce qui s'apparente à une station météo volante.
"Les données recueillies par les stations météorologiques de haut vol de l'agence aident les prévisionnistes à faire des prévisions précises et aident les chercheurs sur les ouragans à mieux comprendre les processus de tempête, améliorant ainsi leurs modèles de prévision", peut-on lire sur le site du Bureau des opérations maritimes et aériennes américain (NOAA).
Concrètement, les scientifiques ayant embarqués dans les avions du modèle P-3 Orion, baptisés "Kermit" et "Miss Piggy" du nom des marionnettes du Muppet Show, larguent dans la mer des dizaines de sondes munies de capteurs, une fois arrivés dans l’œil de l'ouragan.
Grâce aux informations de vitesse, de pression, d’humidité ou encore de température de l’air transmises, les météorologues ont une meilleure compréhension de l'évolution du phénomène au sol. Résultat, le Centre national des ouragans américain (NHC) anticipe au mieux ses modèles et donc ses messages de prévention pour que les autorités ordonnent d'éventuelles évacuations.
Alors que Melissa approchait encore de la Jamaïque, où il a fait d'énormes dégâts mardi soir avant de prendre la direction de Cuba mercredi, le NHC a ainsi pu affiner ses calculs.
"Les avions Hurricane Hunter constatent que Melissa continue de gagner en puissance. Des vents catastrophiques se dirigent vers le sud de la Jamaïque. C'EST VOTRE DERNIÈRE CHANCE DE PROTÉGER VOTRE VIE !", écrivait-il alors sur son compte X.
Pour atteindre l’œil du cyclone, ces Hurricane Hunters doivent toutefois traverser le mur de l'ouragan. Leurs appareils militaires possèdent une carlingue conçue par l’entreprise américaine de défense Lockheed Martin
pour résister aux pluies torrentielles et à des vents violents. Dans le cas de Melissa, ceux-ci ont atteint près de 300 km/h.
"C’est comme faire des montagnes russes au milieu d’un lavage de
voiture. Vous avez tellement d’eau que vous ne voyez rien à travers le
hublot. Vous ne savez pas où vous allez et ce qui se passe. Vous avez
peur", expliquait Mathew Taraboletti, pilote à l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique, au micro de France Télévisions le mois dernier.
"De tous côtés, d’énormes orages se dressaient autour de moi – et pourtant, juste au-dessus, les étoiles scintillaient", résume le journaliste du Washington Post Matthew Cappucci, présent à bord d'un avion des chasseurs d'ouragans dimanche dernier.
Ce mardi également, l'ouragan Melissa a causé une frayeur à l'équipage présent sur place. Celui-ci est "retourné à sa base opérationnelle avancée à Curaçao après avoir rencontré aujourd'hui de fortes turbulences en entrant dans l'œil de l'ouragan Melissa, une tempête de catégorie 5".
"Au cours de l'événement, l'avion a brièvement subi des forces plus importantes que la normale en raison de turbulences. Bien que cela n'indique pas automatiquement des dommages, les procédures de sécurité standard exigent une inspection avant de reprendre les opérations", a poursuivi le 53e escadron de reconnaissance météorologique sur X.
Si certains passagers ont parfois subi des blessures après avoir été secoués, à l'image d'une virée dans l'ouragan Milton, il n'y a cependant pas eu le moindre d'accident mortel depuis 1974, lorsque six personnes ont été emportées par le typhon Bess lors d'une mission à bord de l'avion Swan 38.
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