Changement climatique : les assureurs pourront-ils couvrir les risques futurs ?

Sujet du jour. Le 26 mai 2023, "State Farm", une des plus grosses compagnies d'assurance aux États-Unis, a annoncé qu'elle cesserait d'assurer de nouvelles maisons en Californie. La raison ? Une trop forte augmentation ces dernières années des sinistres liés aux catastrophes naturelles et un marché de la réassurance difficile. 

En 2022, à travers le monde, le coût de ces incidents climatiques a été chiffré à 255 milliards d'euros. Un chiffre dans lequel pèse particulièrement l'ouragan "Ian" qui a frappé la Floride cette même année.

En France, la facture pour 2022 atteint les 10 milliards d'euros. Entre grêle, incendies, inondations et sécheresse, la somme n'avait jamais été aussi haute depuis les tempêtes de fin décembre 1999 qui avaient fait 140 morts et plusieurs blessés. 

Aujourd'hui, la sécheresse représente près d'un quart de cette somme. C'est la catastrophe climatique la plus dangereuse, notamment avec des maisons fissurées à cause de l'argile qui se gonfle et se rétracte selon la présence ou non de l'eau. 

Pourquoi on en parle. Pourra-t-on encore assurer demain les conséquences de ces catastrophes vouées à se multiplier ? À quel prix ? Notre planète risque-t-elle de devenir inassurable ?

Analyse. "Il y a beaucoup d'entreprises dont le modèle économique va être mis à mal du fait du changement climatique qui est en cours. Et qui l'ignorent. Des entreprises financières et non financières ne comprennent pas les risques futurs", explique Benoît Leguet, directeur général d'I4CE – Institut de l'économie pour le climat.