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L'URL d'un site pornographique (illustration)
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Ces jeunes femmes ont toutes participé à des tournages pour French Bukkake. Un site de vidéos pornographiques amateures, dont les producteurs sont désormais poursuivis par la justice. Face aux sénateurs, elles décrivent des viols souvent non protégés. "Ce que j'ai vécu, c'est de l'ordre de la torture", décrit aux parlementaires l'une des actrices qui a porté plainte.
Une autre explicite les faits. Séquestrée dans une maison à la campagne, elle a subi des sodomies non consenties lors du tournage. "À partir du moment où le type enlève son pantalon, ce n'est plus du cinéma, j'ai peur. On a essayé de me déshumaniser". Et la suite de son récit est glaçant. Elle a été forcée à manger la même nourriture que le chien du producteur pendant plusieurs jours : une unique carcasse de poulet.
Au milieu des insultes et des coups que ces femmes décrivent, le nombre de partenaires ne cesse d'augmenter. Toujours sans consentement. "On est dans une forme de soumission totale. Et on se dit qu’on a accepté d’être là. (…) Puis il y a eu un tournage avec un autre homme, encore un viol, de la sodomie forcée, pourtant cette personne était au courant de tout ce que je refusais (…). Le lendemain matin, avec un quatrième homme, toujours pas de préservatif, encore un rapport anal forcé. (…) J’ai subi des violences verbales, physiques, psychologiques. Pendant les scènes, je demandais d’arrêter, je voulais arrêter. J’avais dit mon choix d’un seul partenaire", a confié l'une des plaignantes aux sénateurs.
Les victimes racontent toutes le même piège. Une grande précarité et un besoin d'argent imminent. Elles finissent par accepter les tournages. "Ils savaient que j’avais des soucis d’argent, que dans mon environnement, c’était compliqué et que j’avais des difficultés. Mais aucune femme aujourd’hui ne devrait avoir à subir cela. Ils vont jouer sur ça : elle était d’accord. C’est un lavage de cerveau. Ils ont su que j'étais une proie", raconte une autre femme.
Les victimes entendues par les sénateurs exposent un mode de recrutement identique, via le faux profil d’une jeune femme, prénommée Axelle, créé sur les réseaux sociaux. "On nous parle tous les jours (via le faux profil, ndlr). La personne se présente comme une escort girl, elle me dit que c’est merveilleux, que c’est magique, qu’elle a de l’argent à gogo. (…) Derrière ce faux profil de fille, il y avait un homme", expliquent-elles.
Je me suis fait harceler en bas de chez moi, j’ai reçu des lettres de menaces
Témoignage de l'une des victimes, face aux sénateurs
Les victimes ont fait part aux sénateurs de la quasi-impossibilité de retirer par la suite les vidéos où elles apparaissent. On leur a, notamment, demandé de payer pour supprimer les vidéos, mais la somme requise était supérieure à celle gagnée pour les tournages. Des sommes allant de 2.000 à 3.000 euros, selon les associations féministes. Une des victimes s’est même vue proposer de "devenir esclave sexuelle à vie" ou "d’exercer dans des bordels à Bruxelles pour une rente à vie".
Une autre victime insiste sur les violences qu'elle subit depuis la sortie des vidéos qu'elle n'arrive pas à faire supprimer. "La vidéo est parue sur un site accessible en France. À partir de là, le lynchage a commencé. La vidéo était partout, sur les réseaux sociaux, sur Facebook, sur Twitter, sur des sites accessibles depuis la France et l’étranger, cela a fait le tour du monde, jusqu’à New York et Montréal. Je me suis fait harceler en bas de chez moi, j’ai reçu des lettres de menaces".
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