Chaque samedi, Jean-Baptiste Nicolle, journaliste enquêteur pour l'émission "Ça peut vous arriver" diffusée sur RTL, vous raconte une arnaque qu'il a repérée dans la presse locale. Parfois, ce sont des arnaques qui dépassent l'entendement.
Dans cet épisode, Jean-Baptiste a repéré dans La Dépêche du Midi, une affaire d'escroquerie présumée impliquant une traductrice qui assiste des étrangers placés en garde à vue, à Toulouse. Le journal explique que cette interprète assermentée vient d'être mise en examen pour faux, usage de faux et escroquerie. Cette dame de 58 ans est suspectée d'avoir détourné des dizaines de milliers d'euros. Plus concrètement, elle aurait déclaré des prestations qu'elle n'aurait pas effectuées, auprès du tribunal correctionnel et de la cour d'appel.
L'auteur de l'article, Rémi Buhagiar, précise comment les soupçons ont été éveillés : "Tout est parti du procureur général qui, en faisant des comptes avec son service comptabilité, s'est aperçu qu'il y avait cette interprète en langue arabe qui avait énormément déclaré d'heures depuis ces six derniers mois. Elle explosait les compteurs et pouvait monter jusqu'à 10.000 € par mois. En fait, l'enquête menée par la PJ et celle menée par La Dépêche du Midi, a montré que cette femme était effectivement très présente dans les commissariats. Cette femme aurait bénéficié de la confiance des enquêteurs qui lui donnaient les documents à remplir, et qui auraient été un peu moins vigilants. Une fois chez elle, elle entrait ses fausses heures dans les logiciels", détaille le journaliste.
Cette traductrice n'avait pas froid aux yeux. "Elle aurait eu l'idée de revenir le lendemain en expliquant que ces documents n'étaient pas valides et donc, on lui aurait donné d'autres documents vierges. Cette technique lui aurait permis de déclarer des heures qu'elle n'a pas effectuées. Elle aurait par exemple déclaré des heures à deux endroits différents, le même jour et à la même heure, ce qui est impossible", déclare Rémi Buhagiar.
Entendue par la police, l'interprète nie en bloc. Elle n'aurait jamais cherché à tromper l'administration. À la croire, son comptable serait responsable de la situation, car il n'aurait pas tenu les registres à jour. "Elle avait donc des registres en retard et elle a tout enregistré sans se rappeler de l'heure et du jour. Du coup, ça a entraîné des chevauchements", précise-t-il.
Aujourd'hui, la police poursuit