Chaque samedi, Jean-Baptiste Nicolle, journaliste enquêteur pour l'émission "Ça peut vous arriver" diffusée sur RTL, vous raconte une arnaque qu'il a repérée dans la presse locale. Parfois, ce sont des arnaques qui dépassent l'entendement.
Dans cet épisode, Jean-Baptiste a repéré dans le journal l'Est Républicain l'histoire hors norme d'un inspecteur de l'État, impliqué dans un vaste trafic de permis de conduire. Avec la collaboration de trois auto-écoles de la ville, l'homme a distribué contre une rémunération des permis sans faire passer d'examen. Il ne vérifiait pas si le client impliqué savait conduire. Un fonctionnement qui était parfaitement rodé, selon Willy Graff, l'auteur de l'article : "Il y avait un système de repérage sur les réseaux sociaux pour dénicher les clients, via notamment Snapchat. Souvent, ils arrivaient par le train, puis ils étaient amenés directement sur le lieu du passage de l'examen, par l'auto-école".
Les clients en question étaient pour beaucoup en situation d'échec face à l'examen. Certains n'ont jamais eu d'heure de conduite à leur actif. Pour obtenir ce vrai faux-permis, ces personnes devaient débourser de 2.000 à 2.150 €, et à régler en liquide. Tous les protagonistes du trafic se partageaient ensuite le butin, afin de ne pas éveiller les soupçons. L'inspecteur et les auto-écoles devaient aussi surveiller leurs statistiques globales, y compris celles de leurs clients plus classiques.
"200 à 300 personnes ont automatiquement obtenu le permis en quelques mois. Il fallait peut-être que des clients normaux ratent plus souvent un permis pour compenser. Ce qui s'est passé, c'est que l'auto-école envoyait des clients à l'examen alors qu'ils n'étaient pas forcément assez préparés", explique Willy Graff. Malgré cette attention particulière, le château de cartes a tout de même fini par s'effondrer au bout d'un an, suite à des dénonciations anonymes adressées au commissariat, au procureur ainsi qu'à la préfecture.