Le procès des attentats du 13 novembre, qui a commencé début septembre à Paris, est toujours en cours. Et pour la première fois dans l'histoire de la Justice française, les audiences sont retransmises via une webradio. De quoi permettre aux quelque 2.300 partis civils, survivants de l'attaque ou familles de victimes, qui ne peuvent pas ou qui ne veulent pas venir en personne sur les bancs de la cour d'Assises de pouvoir suivre le procès à distance via des codes sécurisés.
C'est le cas Sandrine. Cette rescapée du Bataclan ne manque aucune audience. Chaque jour ou presque, connectée chaque jour au Palais de Justice, vivre le procès est devenu pour elle une sorte d'addiction. "Parfois, je suis tellement immergée dans les paroles que j'entends que je refixe un point et je suis ramenée à l'endroit où je suis. Je me dis, c'est quand même bizarre de voir les gens autour de soi qui vivent leur vie et qui n'ont pas conscience de ce que moi je suis en train d'écouter", évoque-t-elle.
Sandrine écoute le procès sur son portable, dans la rue, dans le RER, dans les magasins, mais surtout à la maison dans sa chambre, là où elle se sent le plus en sécurité, là où elle n'a pas a contrôler ses émotions. Mais cette rescapée du Bataclan vient aussi dès que possible au Palais de justice. Elle sait donc ce que les sons ne disent pas. "On n'a pas les réactions de la salle. Ce qui me manque, c'est de voir à quoi ressemble la personne qui est à la barre, de ne pas avoir le visage de la victime. Quand elle s'arrête de parler, de ne pas comprendre pourquoi mais en fait, c'est parce qu'elle est submergée par l'émotion."
Même si je me promène dans la maison, je prends mon portable avec moi et il m'accompagne partout.
Sandrine, rescapée du Batacan
La rescapée du Bataclan affirme ne pas arriver à couper. "Jusqu'à ce que le président dise 'l'audience est levée', j'écoute. Même si je me promène dans la maison, je prends mon portable avec moi et il m'accompagne partout, quand je fais la vaisselle, tout le temps. Il y a ce besoin vital de ne rien manquer. J'essaie quand même de penser à l'après parce qu'il y a une telle addiction. Quand tout sera fini, quand tout sera refermé, il va y avoir un vide", admet-elle.
Les psychologues de victimes ont ainsi reçu un certain nombre d'appels à l'aide de familles ou de proches qui n'arrivent plus à décrocher. Il reste encore deux semaines de témoignages très lourds et huit mois de procès.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte