Procès des viols de Mazan : qui est Redouane, cet accusé loin de l'image de "monsieur Tout-le-monde" ?

Cette semaine, sept accusés prennent place à la barre pour s'exprimer sur l'affaire des viols de Mazan. Ce mercredi 16 octobre, c'était au tour de Redouane. Pour lui, Gisèle Pelicot était "sous la responsabilité de son mari".

Le procès des viols de Mazan (illustration)

Crédit : Benoit PEYRUCQ / AFP

PROCÈS DES VIOLS DE MAZAN - Rédouane, 40 ans, un accusé loin de l'image de "M. Tout-le-Monde"

00:01:26

Je m'abonne à la newsletter « Infos »

Depuis lundi 14 octobre, la cour criminelle de Vaucluse n'a fait qu'effleurer les faits reprochés aux sept hommes dont les cas sont examinés cette semaine, la septième depuis l'ouverture le 2 septembre dernier de ce procès emblématique des violences sexuelles faites aux femmes.

Enquêteurs de personnalité, psychiatres, psychologues et proches des accusés se sont d'abord succédé pour évoquer les portraits et parcours de vie de ces sept hommes âgés de 36 à 70 ans. Autant d'éléments qui permettront aux six magistrats, en cas de culpabilité avérée, de déterminer la lourdeur des peines à prononcer lorsqu'ils rendront leur verdict mi-décembre. Poursuivis pour la plupart pour viols aggravés, les accusés encourent jusqu'à 20 ans de prison.

Ce mercredi, c'est au tour de Redouane, 40 ans. Dans le box, le regard fixe, l'homme a évoqué d'un ton monocorde une "enfance problématique". Abandonné par sa mère, ayant stoppé l'école à 16 ans, il confie avoir été violé enfant par "un vieux monsieur dans un parc" (il n'en avait jamais parlé avant d'être lui-même accusé de viol). Dans la cité où il grandit, il fume son premier joint à 10 ans.

"Je ne voyais pas sa tête"

Aujourd'hui, il est qualifié par les experts de polytoxicomane. Il souffre d'un "trouble de la personnalité" - c'est une personnalité psychopathique (dépourvu d'empathie) - et non d'une pathologie schizophrénique qui aurait "aboli ou altéré son discernement", a insisté le médecin.

En juin 2019, lorsque Redouane entre dans la chambre du couple Pelicot, Gisèle est endormie sur le côté. "Je ne voyais pas sa tête", a-t-il décrit à la barre. Dominique Pelicot lui dit : "Vas-y, doucement, doucement" pour la violer. "À ce moment-là, je ne vois pas le problème", a-t-il poursuivi. Pour lui, Gisèle était "sous la responsabilité de son mari".

En veut-il à toutes les femmes ?", lui a demandé le président. Car ce père de quatre enfants, né de deux mariages, a cumulé plus de sept années de détention pour violences conjugales sur ses deux précédents compagnes. "Non, pas à toutes les femmes", a répondu Redouane, "seulement à ma mère".

La rédaction vous recommande