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Gisèle Pélicot lors du procès des viols de Mazan, à Avignon.
Crédit : Christophe SIMON / AFP
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Douze semaines d'un procès hors norme et la dernière ligne droite se profile avec les plaidoiries, le réquisitoire de l'avocat général. Le verdict est attendu le 20 décembre au plus tard.
Au total, ils sont 50 à avoir répondu à l'offre de Dominique Pelicot, décrit comme "chef d'orchestre" dans ce dossier. Un dossier symbolique des violences faites aux femmes et de la question de la soumission chimique. 50 hommes recrutés sur internet, pour la plupart jugés pour viols aggravés, faits pour lesquels ils encourent jusqu'à 20 ans de prison.
Chaque jour, devant la cour criminelle du Vaucluse, Gisèle Pelicot tient. Parfois souffle. Elle est exaspérée, se réfugie dans son téléphone. Mais elle est là, portée par tous ces inconnus venus la soutenir. Celle qui aurait subi une centaine de faits de violences sexuelles (selon les enquêteurs) est applaudie. Des femmes la remercient, lui offrent des bouquets de fleurs. Beaucoup lui écrivent des lettres (les cartes arrivent au palais de justice d'Avignon).
Son ex-mari se trouve en face d'elle. Parfois ils se regardent. Entre eux, un lien indiscutable reste. Dans ses réponses, le septuagénaire, qui connait parfaitement le dossier, donne l'impression de tout faire pour la préserver. Alors qu'il prend un malin plaisir à enfoncer systématiquement le reste des accusés.
Il distribue finalement les bons et les mauvais points, surtout les mauvais. Il reconnaît les faits ("Je suis un violeur, comme ceux qui sont dans cette salle"), alors autant entraîner les autres dans sa chute.
Caroline Darian, la fille Pelicot, a témoigné. Cette femme de 45 ans est dans une souffrance, une colère dont elle n'arrive pas à sortir. Chaque fois qu'elle se rend à l'audience, elle est obligée de sortir en sanglot.
Lundi 18 et mardi 19 novembre, c'est au tour des deux fils d'être entendus par la cour. Ils devraient notamment avoir une question (une des zones d'ombre du dossier) : leur père a-t-il pu s'en prendre à l'un de ses petits-enfants ? Car l'une de ses belles-filles l'a surpris demandant à l'un de ses petits-enfants pourquoi il ne voulait jamais jouer au docteur.
Les 50 accusés ont-ils des points en commun ? Il n'y aurait pas de profil type de violeur, comme l'a martelé l'expert jeudi 14 novembre. Ce sont des hommes ordinaires, de tout milieu social. Ils ne souffrent d'aucun trouble psychiatrique, ont tous des personnalités normales au sens psychiatrique. Sont parfois présentés comme des bons maris et des bons pères de famille. Près de la moitié ont eu des enfances carencées et un sur quatre dit avoir été victime de violences sexuelles.
L'immense majorité habitent dans le Vaucluse, et n'avaient donc que quelques minutes de route à effectuer pour commettre un viol sur Gisèle Pelicot. Ils ont agi par opportunité avec un "chef d'orchestre", Dominique, qui a tous les traits d'un pervers. En leur offrant sur un plateau l'occasion de réaliser leur fantasme.
Ceux qui reconnaissent ce viol sans détour se comptent sur les doigts des deux mains. Les autres reconnaissent les viols (les vidéos existent), mais contestent toute intentionalité. Pêle-mêle, voici quelques déclarations : "Je n'ai pas pris ma voiture pour aller violer", "c'est un viol par accident, "un viol involontaire" ou encore "un viol altruiste" pour cet accusé pensant faire plaisir au couple Pelicot. Il va falloir se préparer à des demandes d'acquittement. Une épreuve supplémentaire pour la victime.
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