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Les infos de 12h30 - Procès des viols de Mazan : "Pour moi, le mal est fait, mais je parle pour les autres", témoigne Gisèle Pelicot
La cour a pour la première fois entendu le son de sa voix : Gisèle Pelicot a pris la parole dans le cadre du procès des viols de Mazan, à Avignon. Elle a dans un premier temps raconté la déflagration dans sa vie lorsqu'elle a appris ce que son mari lui avait infligé.
Gisèle Pélicot,(au centre), victime de 92 viols, à la sortant du tribunal d'Avignon
Crédit : Christophe SIMON / AFP
À la barre, elle précise qu'elle n'oubliera jamais "la pochette bleue que le lieutenant a posée sur la table". Ainsi que les questions qu'il lui a posées en lui montrant les photos sorties de la pochette : "C'est bien votre chambre, c'est bien votre table de nuit ?". La retraitée se souvient avoir confirmé, mais elle ne reconnaissait pas les hommes nus présents sur les images.
Devant la cour, Gisèle continue :" Tout ce que j'ai construit s'effondre, je n'ai plus qu'une envie, c'est de disparaitre". À partir de là, elle n'a qu'un seul objectif, quitter "cette maison de l'horreur" étant donné que chaque objet lui rappelle "cette vie heureuse".
Devant le juge, Gisèle Pelicot tient à préciser dans un murmure : "Oui, monsieur le président, on a été éperdument amoureux." La petite femme frêle sidère la cour grâce à son calme. Elle n'a pas un regard pour son ex-mari dans le box des accusés. Dans sa bouche, il est devenu "Monsieur Pelicot."
Au passage, elle confirme à nouveau qu'elle ne se souvenait d'aucun acte sexuel et qu'elle ne faisait pas "semblant de dormir" contrairement à ce que sous-entendent certains accusés.
Sans se retourner vers eux, elle demande aux hommes qui continuent de nier, d'avoir au moins une fois "le courage d'assumer leurs actes." Elle ajoute : "Pour moi le mal est fait, mais je parle pour les autres. Pour que plus aucune femme n'ait à subir une soumission chimique."
À ce moment-là, la salle reprend son souffle. Personne ne comprend comment, mais Gisèle Pelicot est toujours debout à la barre. Elle ne s'est pas effondrée.
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