Il n'était plus apparu depuis le 11 septembre. Dominique Pelicot est de retour ce mardi 17 septembre dans le box des accusés. Le septuagénaire est jugé - aux côtés de 50 autres hommes - par la cour criminelle du Vaucluse pour avoir drogué et fait violer son ex-épouse par des dizaines d'inconnus.
Canne à la main, il est visiblement arrivé affaibli. Il faut tendre l'oreille pour l'entendre. D'une toute petite voix, il reconnait tous les viols "dès 2011", précise-t-il, quand il est arrêté en train de filmer sous les jupes des femmes dans un supermarché en septembre 2020. "C'était quasiment un suicide. Je ne savais plus comment m'en sortir. Je n'avais pas le courage de tout avouer à Gisèle. Je savais que j'allais tout perdre", explique ce dernier.
À ce moment-là, les enquêteurs ont saisi son matériel informatique. Dominique Pelicot sait qu'il va tomber. Et pourtant, les quelques semaines précédant son incarcération, il fera venir encore à trois reprises des inconnus à son domicile. Alors que son épouse a de plus en plus d'absence.
"Vous assistez au spectacle de son déclin. Vous la mettez en danger. Pourquoi ne pas arrêter ?", questionne l'avocat de la victime. Le principal accusé grimace. Et de répondre : "J'aurais dû arrêter bien plus tôt, ne pas commencer. Je lui demande pardon. Mais l'addiction était trop forte."
Ce mardi matin, Dominique Pelicot a aussi chargé les co-accusés. S'il a collectionné ces milliers de vidéos de viol, c'est notamment "pour avoir l'assurance qu'on puisse un jour retrouver tous ceux qui ont participé à ça". Dans la salle, certains co-accusés soupirent de rage. Lui semble les défier depuis le box. "Je suis un violeur comme tous ceux ici dans cette cour", indique-t-il.
Il est par ailleurs revenu sur son passé. Une vie marquée par les traumatismes. Un père violent qui a abusé de la petite fille recueillie dans leur famille. Il insiste surtout sur deux événements qu'il traîne depuis "comme un boulet", dit-il. À savoir un viol par un infirmier à l'hôpital à l'âge de 9 ans, puis une tournante sur un chantier auquel il aurait été forcé de participer (il avait 14 ans).
"On ne naît pas pervers, on le devient", lâche Dominique Pelicot, en secouant la tête. Puis lâche ces mots qui glacent la salle. "J'ai bien aimé ma femme pendant 40 ans, puis mal aimé pendant 10 ans." Son ex-épouse, elle, a tenu à venir à la barre pour lui répondre. "Jamais je ne l'aurai cru capable de ça", confie Gisèle. Il la cherche des yeux, mais Gisèle ne lui accorde pas un regard. Avant de se rasseoir.
L'homme, qui connait parfaitement ce dossier, répond avec aplomb. N'hésitant pas à égratigner sa fille et sa belle-fille. Le malaise gagne la cour. "Votre famille est un champ de ruine", fustige leur avocat. Et de conclure : "Votre exercice de vérité commence bien mal."
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