Procès Mazan : un quart des accusés affirment avoir eux-mêmes subi un viol

Au procès Mazan, les accusés continuent de défiler devant la cour. Sur les 50 hommes accusés d'avoir violé Gisèle Pelicot alors qu'elle était droguée par son mari, un quart affirment avoir été eux-mêmes victimes de viols dans leur enfance.

L'un d'eux est décrit par son médecin comme fracassé après avoir été violé enfant par un pompier. Un autre, informaticien, a été abusé par son oncle quand il était adolescent. Il y a aussi un chauffeur routier qui a attendu 50 ans avant d'en parler à une psychologue en prison, de peur qu'on dise : "il a été violé, donc il a violé". 

On recense au moins 13 accusés qui se disent victimes de viols ou d'inceste pendant leur enfance sur les 51, soit 25%. Une proportion effroyable, confirme le psychiatre Laurent Laillet, qui a expertisé une grande partie de ces hommes. "Ce chiffre ne me surprend pas du tout, dans la mesure où il est connu dans la littérature médico-légale. Les violences sexuelles ont cette particularité, c'est qu'elles font effraction de façon très violente dans le psychisme et dans le corps, et donc elles laissent beaucoup plus de traces", explique l'expert.

"Avec quand même une nuance à apporter, ce n'est pas une relation de cause à effet. Ce n'est pas parce qu'on a été victime qu'on devient auteur, mais ça constitue une situation à risque", poursuit-il. Ce n'est donc en rien une excuse, prévient l'expert, à ceux dans le boxe qui pourraient être tentés cette semaine de se réfugier derrière ces traumatismes.