Poêles en Téflon de Tefal : Seb attaqué en justice par des associations

L'entreprise Seb et sa filiale Tefal sont visées par une plainte pour pratiques commerciales trompeuses par trois associations qui accusent la marque de minimiser les risques environnementaux et sanitaires dans sa communication au sujet de ses poêles antiadhésives en Téflon, présentées comme "sûres" lors d'une campagne publicitaire de 2024.

Cette année-là, les parlementaires discutaient d'une loi pour interdire les PFAS, des molécules chimiques dont beaucoup sont cancérogènes, utilisées dans de nombreux produits pour leur propriété antiadhésive ou imperméabilisante. Les députés les ont alors interdits dans les cosmétiques, les vêtements mais ont épargné, au dernier moment, les ustensiles de cuisine. 
Seb avait alors expliqué que les PFAS utilisés étaient des PTFE, soit des polluants éternels sans danger. C'est sur ce point-là qu'ont réagi les ONG, qui estimaient que Seb mentait. 

Aujourd'hui, cette allégation est toujours sur le site internet de la marque. Pour les associations, il s'agit d'une tromperie. Et pour cause, l'Organisation mondiale de la Santé ne classe pas les PTFE parmi les cancérogènes, mais cette étude, qui date de 1979, ne dit pas non plus qu'il n'existe aucun risque. 

Pour les ONG, l'étude est trop vieille. Elles assurent qu'il faudrait poursuivre les recherches afin de bien évaluer les risques et, en attendant, que la marque retire l'affirmation selon laquelle les PTFE est sans danger pour la santé et l'environnement de leur site.

De la pollution avant et après

Ces polluants éternels auraient également un impact sur l'environnement. "Ces poêles avec des PTFE vont énormément polluer au début, lors de la fabrication, avec tous les rejets des industriels qui vont être dans le milieu environnant", assure Anne Roques, de France Nature Environnement. "Et à la fin, qu'est-ce qu'on fait de cette poêle ? On la brûle ? On la recycle ? Dans tous les cas, il y a des impacts qui sont cachés, dissimulés par Seb", poursuit-elle.

De leur côté, les ONG disent avoir fourni, au parquet de Paris, de nouvelles études montrant ces risques.

Mais pour Seb, ces accusations sont sans fondement. "Contrairement aux allégations de ces activités, nos arguments se basent sur des études et une bibliographie scientifique sérieuse qui vient d'être reconfirmée encore récemment par le ministère de la Santé, en juin 2024", assure Cathe Pianon, porte-parole du groupe.

"Aujourd'hui, on oublie de dire que beaucoup des produits qui arrivent en Europe ne peuvent pas être contrôlés. On est les seuls à le faire en France et dans des conditions extrêmement encadrées et surveillées. On est les premiers à se battre pour l'industrie française", a-t-elle également affirmé.

Comment les recycler ?

En attendant que la justice se prononce et que la science progresse sur l'évaluation des risques. Il y a des alternatives, fabriquées d'ailleurs par Seb, en céramique et en inox. 

Pour ceux ayant, chez eux, des poêles en Téflon, il faut redoubler d'attention. Dès que de petites particules noires se détachent, il faut s'en séparer immédiatement. 

Mais 40 % de ces poêles terminent, aujourd'hui, à la poubelle ou dans le bac jaune, même si elles n'ont rien à y faire. Il faut absolument les rapporter en déchetterie (les points de collecte sont disponibles sur le site de Seb). Et, à partir d'octobre, il sera possible de les déposer dans les bureaux de Poste. Seb a signé un accord et ambitionne de recycler quelque 20 millions de poêles et casseroles d'ici à 2027.

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