"On s'est acharné pour le mettre en prison" : l'avocat de Frédéric Péchier réagit sur RTL à sa condamnation

Au terme d'un procès exceptionnel de trois mois et demi, l'ex-anesthésiste Frédéric Péchier, 53 ans, a été condamné, ce jeudi 18 décembre, à la prison à perpétuité par la cour d'assises du Doubs pour l'ensemble des faits qui lui étaient reprochés, à savoir 30 empoisonnements, dont 12 mortels. Dans la foulée du verdict, les avocats de Frédéric Péchier ont annoncé faire appel de cette décision. 

Invité de RTL Midi, Randall Schwerdorffer, conseil de l'ex-anesthésiste, évoque un acharnement contre son client. "Ça fait 8 ans qu'il est préparé à affronter l'institution judiciaire, ça fait 8 ans qu'on lui a pris sa vie personnelle, professionnelle, familiale, qu'on lui a pris son statut social, qu'on le désigne comme un empoisonneur, et ça fait partie un petit peu de l'épilogue obligé. Il fallait bien qu'un jour Frédéric Péchier finisse par aller en prison. On s'est acharné pour le mettre en prison, ça n'a jamais fonctionné, aujourd'hui ça a fonctionné". 

Randall Schwerdorffer réaffirme, sur RTL, être "convaincu par l'innocence de Frédéric Péchier" tout comme "l'accusation est convaincue de sa culpabilité ainsi que les parties civiles, c'est pour ça qu'effectivement, en l'état, Frédéric Péchier reste présumé innocent et seul le procès d'assise d'appel pourra déterminer si Frédéric Péchier est ou pas coupable".

"Je garde espoir d'avoir l'acquittement"

Si l'avocat de l'ex-anesthésiste assure qu'il n'y a que "des preuves indirectes et des interprétations permettant d'impliquer" son client dans ce dossier, il reconnaît malgré tout "un échec" après cette condamnation. "C'est un échec difficile et je l'assume complètement. On va retravailler tout le dossier Péchier avec une équipe restructurée, une véritable équipe pénale de défense, puisque nous serons en principe trois avocats en appel et plus un seul avocat pour rééquilibrer les forces et je garde espoir d'avoir l'acquittement."

Interrogé sur l'absence d'émotion de Frédéric Péchier durant les débats, Randall Schwerdorffer répond que son client "n'est pas dans la manipulation" et qu'il "ne surjoue pas les émotions".  "Quand on le connaît, on sait que c'est quelqu'un qui a des émotions et des émotions peut-être plus intenses, d'ailleurs, que les autres". 
 
Et de poursuivre : "C'était très intéressant ce qu'a dit Daniel Zagury, l'expert psychiatre. Il a dit : 'L'homme que j'ai vu le plus pleurer à son procès et avoir le plus d'émotion, c'était Michel Fourniret'. Moi, je préfère avoir Frédéric Péchier, qui est peut-être dans une apparence froide, mais qui, en réalité, vit les choses très intensément à l'intérieur. Et je crois que lors de son dernier interrogatoire, ça s'est vu".