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Mort de Timéo : "Si j'avais commis la moindre erreur, j'assumerais", explique la cardiologue du CHU au procès

Ce mardi 22 novembre se tenait le procès de la mort du petit Timéo, décédé à 4 ans en 2015 des suites d'une erreur de prescription au CHU de Nancy. Lors de l'audience, les soignants ont campé sur leur version et rejettent toute responsabilité.

Un couloir d'hôpital (photo d'illustration)
Un couloir d'hôpital (photo d'illustration)
Crédit : Thibaut Durand / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Joanna Wadel & AFP

Au premier jour d'un procès attendu depuis sept ans par les parents de Timéo, mort à 4 ans à la suite d'une erreur de posologie, les trois soignantes de l'hôpital de Nancy jugées ce mardi 22 novembre pour homicide involontaire ont cherché à se dédouaner d’une éventuelle responsabilité. En particulier la cheffe de l'hôpital, qui a assuré à la barre du tribunal correctionnel de Nancy avoir fait ce qu'elle "pensait bon à ce moment-là". 

C'est à cette dernière qu'était revenue la tâche d'encadrer l'interne en médecine en charge de Timéo, alors que deux de ses collègues étaient absentes. Au printemps 2015, le petit garçon de 4 ans avait été admis au CHRU pour des douleurs aux jambes, après avoir chuté d'une moto sur laquelle son père le transportait. 

Peinant à établir un diagnostic clair après trois semaines de soins en unité infantile, sous la supervision d'une jeune interne, l'équipe médicale avait décidé de lui donner de la colchicine, un anti-inflammatoire. La responsable de la clinique s'est souvenue avoir aidé l'étudiante sur "un dossier qui [la] dépasse complètement". Absente à l'audience, l'interne en question a obtenu le statut de témoin assisté au cours de l'instruction.

Une feuille de prescription introuvable

Même chose pour la prescription au cœur du procès, délivrée oralement par une spécialiste de cardiologie pédiatrique au CHRU de Nancy, dont les diplômes n'avaient été que partiellement reconnus par la France après son départ de Syrie. "Où est la feuille sur laquelle l'interne a noté la prescription ?", demande-t-elle à la barre, en l'absence de trace écrite pouvant corroborer ou infirmer sa version des faits.

"L'avis", qu'elle affirme avoir donné, conseillait 0,5 mg/jour de colchicine, qui se transformeront en 0,5 mg par kilos après la sortie de la pharmacie, soit 16 fois la posologie requise pour un si jeune patient. "Si j'avais commis la moindre erreur, j'assumerais ma totale responsabilité et je m'excuserais auprès des parents", clame-t-elle ainsi face aux juges. 

"Ce qui est arrivé est dramatique mais j'ai fait mon travail", affirme de son côté l'infirmière qui en bout de chaîne, a écrasé les huit comprimés et les a administrés au petit garçon, sans questionner son geste. Au bord des larmes, elle affirme que ce n'était pas à son niveau de "petite infirmière d'aller contredire un ensemble de spécialistes" au-dessus d'elle.

Le directeur adjoint du CHU soutient ses équipes

"L’affaire a été un tsunami pour les équipes", convient à la barre le directeur général adjoint du CHRU, qui représente l’établissement, jugé comme personne morale. Selon lui, l'interne dépassée a eu "le bon réflexe" en déclenchant la réunion pluridisciplinaire, au cours de laquelle le malentendu autour de la surdose médicamenteuse se nouera.

"On n'a pourtant pas l’impression que quelqu'un manage ces réunions, mais plutôt de quelque chose de brouillon", rétorque la présidente Mireille Dupont. Une enquête de l'Agence régionale de santé (ARS) de Lorraine avait pour sa part conclu à "une erreur médicamenteuse grave avérée", en raison notamment de la désorganisation du service de soins et de la pharmacie.

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