Quatre jours après la sanglante fusillade qui a secoué dimanche soir la cité Saint-Thys dans les quartiers Sud de la cité phocéenne, RTL a voulu retrouver les habitants de cet immeuble criblé de balles. Au 3e étage, Socayna, une étudiante de 24 ans, a été touchée par une balle de kalachnikov alors qu'elle était chez elle dans sa chambre, victime collatérale d'une guerre de territoire entre trafiquants de drogue.
Dans cet immeuble, l’ensemble des habitants sont encore véritablement sous le choc. Sur la façade, les multiples impacts de balles sont bien visibles, 23 étuis de cartouches ont été retrouvés à terre. Une façade de pierre blanche constellée de petits trous dont celui par lequel la balle mortelle a pénétré dans la chambre de Socayna situé au 3e étage.
Au-dessus, deux appartements portent les mêmes traces, une balle a même été retrouvée sur un lit. Heureusement, les habitants âgés de 71 et 79 ans n'ont pas été blessés et se sont réfugiés depuis lundi chez leurs enfants.
Dans la cage d'escalier numéro 6, c'est l'effervescence, au troisième étage. Leïla, la maman de Socayna, reçoit dans son petit appartement de nombreux témoignages de condoléances. Elle est perdue. "Ce sont des voyous. Je n'ai pas de mots pour décrire ces gens. C'est pire que la jungle. Ils m'ont enlevé ma chérie", lâche-t-elle.
Richard, lui, n'ose pas entrer. Il vient de tendre une enveloppe, un don pour aider la famille. Il a rencontré la maman aux urgences lundi soir et elle l'a profondément ému. "Ce sont des gens qui ont la double peine. Ils habitent dans des quartiers défavorisés. La drogue, l'insécurité dehors, les écoles infernales... Maintenant, même chez eux, ils ne sont pas en sécurité", regrette-t-il.
Sur place, nous avons aussi croisé Nassim, le jeune de 17 ans qui a pratiqué le massage cardiaque sur Socayna. Une fois passée la sidération, les premiers symptômes du traumatisme qu'il a vécu apparaissent. Dans son appartement, un étage au-dessous de celui de Socayna, il a le visage marqué. "Je suis très choqué. Pas au point de devenir fou ou dépressif. Mais je dois m'occuper constamment pour ne plus avoir les images en tête. Même à l'école, parfois j'y pense. D'ailleurs, je dors par terre maintenant. Ce n'est pas normal, d'avoir peur d'un mur", explique-t-il.
Laura et Julie sont celles qui sont intervenues les premières. La maman de Socayna ayant appelé son amie Julie par le balcon. Elles l'ont découverte au pied de sa fille dans une rivière de sang comme elles disent. Julie est très nerveuse, elle ne mange plus et n'a pas pu fermer l'œil depuis dimanche soir. "On veut partir. Mais en attendant, je n'arrive plus à fermer les yeux en me disant que mon fils peut se faire tirer dessus. On a échangé nos chambres car je préfère que ce soit moi", confie-t-elle.
Désemparés, les habitants ont le sentiment d'être abandonnés. Les CRS sont restés une nuit, sont revenus mardi, et sont déjà repartis. Mercredi, pas un uniforme en vue, pas même un équipage de la police municipale, pour les rassurer, nous glissait un voisin de Socayna.
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