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Robert Badinter, avocat de Patrick Henry accusé du meurtre de Philippe Bertrand, prononce une allocution devant les journalistes au palais de justice de Troyes le 20 janvier 1977 avant le verdict du procès.
Crédit : AFP
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Décédé le 9 février à l'âge de 95 ans, l'ancien avocat du barreau de Paris et ancien ministre de la Justice, Robert Badinter, laisse derrière lui une trace indélébile dans le système judiciaire français. La carrière de cet avocat, fervent abolitionniste, a été portée par le combat d'une vie : l'abolition de la peine de mort.
Un combat qui commence en 1972, après l'exécution de Roger Bontems, jugé pour complicité d'assassinat sur un gardien de prison et une infirmière, exécutés au terme d'une prise d'otages dans la prison de Clairvaux en 1971. Lors du procès, l'avocat général requiert la peine de mort.
Robert Badinter, défenseur de Roger Bontems, plaide pour que l'on épargne son client qui n'est pas l'auteur des coups mortels. Le procès devient historique et soulève la question de la légitimité de la peine capitale. Malgré une plaidoirie marquante, son client n'échappe pas à une peine définitive. Un choc pour Robert Badinter, qui fait de cette condamnation sa bataille.
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18 janvier 1977. Le procès de Patrick Henry, responsable de l'enlèvement et du meurtre du petit Philippe Bertrand, s'ouvre. L'homme encourt la peine capitale. Devant la cour d'assises, un avocat se tient debout, bien décidé à prendre une revanche sur son précédent échec.
Nous sommes cinq ans après l'exécution de Roger Bontems, Robert Badinter, avocat de Patrick Henry, se tient prêt. Cette fois, il ne laissera pas la guillotine "couper vivant un homme en deux".
Dans sa plaidoirie, l'avocat du barreau de Paris invoque tout son engagement contre cette peine définitive . "Si vous votez comme monsieur l'avocat général vous le demande, vos enfants sauront que vous avez, un jour, condamné à mort un homme, et vous verrez leur regard."
La plaidoirie convainc. Patrick Henry, condamné à la perpétuité, échappe à la peine de mort. Une victoire pour l'avocat, bien loin d'avoir dit son dernier mot.
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Après ce procès historique, cinq accusés, défendus par Robert Badinter, échappent à la guillotine entre 1977 et 1980. Son combat, Robert Badinter a bien l'intention de le porter au-delà des assises. Avec l'arrivée de François Mitterrand au pouvoir, la promesse de l'abolition se concrétise. L'abolitionniste troque sa robe d'avocat contre le costume de ministre de la Justice.
Le 17 septembre 1981, le garde des Sceaux prononce sa dernière plaidoirie devant les députés pour l'abolition. Le oui l'emporte par 363 voix contre 117. La loi est promulguée le 10 octobre 1981. La peine de mort est officiellement abolie.
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