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Robert Badinter est décédé à l'âge de 95 ans
L'ancien président du Conseil constitutionnel et l'ancien Garde des Sceaux sous François Mitterrand est décédé dans la nuit du 8 au 9 février.
Robert Badinter est un avocat, juriste, essayiste et homme politique français.
Crédit : Francois Mori/SipaPress
Ancien président du Conseil constitutionnel, ancien ministre, avocat, juriste, essayiste français... Robert Badinter, monument de la vie politique française et de la Ve République est décédé à l'âge de 95 ans, dans la nuit du 8 au 9 février.
Né le 30 mars 1928 à Paris dans une famille juive qui a fui les pogroms d’Europe de l’Est, Robert Badinter n’a pas quinze ans quand son père est arrêté à Lyon par les hommes de Klaus Barbie, victime des nazis, comme l’une de ses grands-mères et un oncle. De ses blessures intimes, il ne parle pas. Face à la haine, il appellera toujours à la raison.
En 1972, cet avocat échoue à éviter l’exécution de Roger Bontems, jugé complice, mais non coupable d’un double meurtre. Par la suite, les plaidoiries de Robert Badinter sauvent la tête de six personnes, dont celle de Patrick Henry, poursuivi pour le meurtre d’un enfant.
L'abolition de la peine de mort, le combat de sa vie
Très tôt, l’avocat de renom milite pour l'abolition de la peine de mort en France qui deviendra pour lui une absolue nécessité. C’est donc pour cette force de conviction que François Mitterrand le choisit comme Garde des Sceaux. Quand il monte à la tribune de l’Assemblée, le 17 septembre 1981, Robert Badinter livre le combat de sa vie.
Président du Conseil constitutionnel pendant près de dix ans, juriste internationalement reconnu, Robert Badinter forme avec son épouse, la philosophe Élisabeth Badinter, un couple dont l’autorité morale en impose.
Ses yeux rieurs virent parfois au noir quand il s’indigne. Auteur prolixe, mais jusque-là avare de confidences, il consacre en 2018 un ouvrage à sa grand-mère Idiss, dont le souvenir l’accompagne toujours à 90 ans. Sa voix se brise sur RTL, quand il évoque ce qu’elle lui a transmis : "Ce qui compte c'est la vie, pas la mort. Il faut refuser la mort. La mort, c'est pour les SS, pas pour nous. Oui, la vie, à la condition qu'elle soit un foyer de lumière". Comme il se le promettait, il a relayé le message d’Idiss jusqu’à son dernier souffle.
