Mort d'Émile : le petit garçon aurait-il pu être enlevé ?

Vingt mois après la disparition d'Émile Soleil, deux ans et demi, au Haut-Vernet (Alpes-de-Haute-Provence), l'enquête a connu un tournant majeur. Ses grands-parents maternels et deux de leurs enfants ont été placés en garde à vue le 25 mars dernier pour homicide volontaire et recel de cadavre. 48 heures plus tard, ils sont ressortis libres.

À l'issue de ces gardes à vue, le procureur général d'Aix-en-Provence a indiqué que "les charges n'étaient pas suffisantes pour conduire à une mise en examen". Il a par ailleurs précisé que le crâne du petit garçon, retrouvé en mars 2024, avait subi un "traumatisme facial violent". Ce qui pousse les enquêteurs vers "la probabilité de l'intervention d'un tiers dans la disparition et la mort d'Émile Soleil". 

Selon certains éléments de l'enquête, l'hypothèse de l'enlèvement du petit garçon de deux ans et demi n'est pas totalement à exclure. Un témoin "affirme avoir vu Émile descendre vers le cœur du hameau. C'est vrai qu'instinctivement, on se dit que l'enfant est emporté par la pente. C'est plus logique qu'il soit descendu", indique Eve Chancel, journaliste au Parisien, dans Enquêtes criminelles. 

Le lavoir, le point central de l'enquête

En descendant, c'est vers le lavoir du village que le petit Émile se serait dirigé. Un lavoir qui va devenir le point central de l'enquête. Et pour cause, c'est là que le petit garçon aurait pu être kidnappé. Une enquête pour disparition inquiétante commence toujours par l'endroit où la personne s'est volatilisée. 

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Dans le cas d'Émile, on sait depuis le départ que l'enfant de deux ans et demi a échappé à la vigilance de son grand-père alors qu'il était dans le jardin familial. Désormais, deux témoins disent l'avoir vu descendre la seule et unique route du hameau. Et pour savoir où l'enfant est allé après, les enquêteurs disposent d'une arme redoutable : les chiens renifleurs.

"Le fameux Saint-Hubert, le chien au flair redoutable, va pister depuis le départ de la propriété familiale, va faire une cinquantaine de mètres pour arriver au lavoir du village, et il s'arrête au lavoir, et à partir de là, il perd la trace de l'enfant", détaille Michel Mary, chroniqueur judiciaire.

"On peut se dire à ce moment-là qu'Émile a été enlevé. C'est tout à fait possible qu'un rôdeur, qu'une personne tierce qui est dans les environs voit cet enfant et puisse l'emporter", estime Nicolas Farmine, journaliste au Figaro.

La piste familiale plus crédible

Pour Gilles, habitant du Vernet, si quelqu'un a kidnappé Emile, il ne pouvait pas venir de l'extérieur. Dans le hameau, les allées et venues des uns et des autres ne passent pas inaperçues. "Quand vous avez un village où il y a huit maisons, qui sont ouvertes, automatiquement, il y a toujours quelqu'un qui voit quelque chose. Et si c'est une voiture qui n'est pas du village, on le repère très vite", explique l'habitant. 

Mais personne n'a vu de voiture suspecte le jour de la disparition. Autrement dit, si Émile a bien été enlevé au lavoir, seul quelqu'un du Vernet aurait pu le kidnapper sans se faire remarquer. Les parents du petit garçon n'ont jamais cru à cette piste de l'enlèvement. Quant aux enquêteurs, la piste familiale resterait la plus crédible selon eux. 

>> Enquêtes Criminelles, c'est le magazine des faits divers sur W9, présenté par Nathalie Renoux. C'est aussi un podcast. Chaque semaine, Jean-Marie Goix raconte une affaire emblématique qui fait ou qui a fait la une de l'actualité.

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