Deux mois après la mort d'Élisa Pilarski, jeune femme enceinte tuée par des morsures de chiens le samedi 16 novembre dans la forêt de Retz, à Saint-Pierre-Aigle (Aisne), les résultats des tests ADN sont toujours attendus. Ils devraient être connus en février.
L'enquête se poursuit concernant les circonstances exactes de la mort d'Élisa Pilarski. Les conclusions de l’autopsie, partagées par le procureur de Soissons, établissent que "le décès a pour origine une hémorragie consécutive à plusieurs morsures de chiens aux membres supérieurs et inférieurs ainsi qu’à la tête, certaines morsures étant ante mortem et d’autres post mortem". Les 67 prélèvements ADN ont été effectués sur les cinq American Staffordshire d’Élisa Pilarski, et 62 chiens de type Poitevin de l’association "le Rallye la passion" qui organisait une chasse à courre au moment du drame.
L'association est formelle : "aucun des chiens de chasse ne peut être impliqué" car aucun d'entre eux ne présente de morsures", indique Antoine Gallon, directeur de la communication de la société de vénerie. Mais pour Christophe, les chiens de la chasse à courre sont les responsables du drame. Quelques minutes avant qu'Élisa Pilarski subisse des morsures, celle-ci l'avait appelé.
Le procureur de Soissons, qui a ouvert une information judiciaire contre X pour "homicide involontaire par maladresse, imprudence, inattention, négligence ou manquement à une obligation de prudence (…) résultant de l’agression commise par des chiens", a rapidement dessaisi les gendarmes de l'enquête. L'un d'entre eux était présent ce jour-là, à la chasse à courre. Il s'agissait de Jean-Charles Metras, qui a annoncé, il y a quelques jours, quitter la gendarmerie de l'Aisne ainsi que le département, pour "suivre son épouse dans le privé", a indiqué L'Union.
L'enquête a été confiée à l'antenne régionale de la police de judiciaire de Creil, dans l'Oise. Plusieurs pistes sont envisagées par les policiers. Il y a d'abord l'implication directe du chien d'Élisa Pilarski, Curtis, un American Staffordshire, avec qui elle se promenait. L'animal a été placé en fourrière et soumis à "un examen comportemental". Il risque l'euthanasie.
La seconde piste vise les chiens de la chasse à courre, de race Poitevin. Ce que l'association réfute, car, d'après le médecin légiste, le décès d'Élisa Pilarski est estimé entre 13h et 13h30 tandis que la chasse n'a débuté qu'après 13h30.
La jeune béarnaise, alors âgée de 29 ans, était enceinte de 6 mois quand l’attaque a eu lieu. La victime a été inhumée le 30 novembre, dans le Béarn, avec l’enfant qu’elle portait et qui aurait dû s’appeler Enzo. Seuls les résultats des tests ADN pourront déterminer les responsables du drame.