Meurtre de Marie-Pascale Sidolle : vers la piste du féminicide ?

La 14 avril 2019 au petit matin, Marie-Pascale Sidolle, quitte son domicile direction son travail à l'hôpital d'Avignon. Pourtant, ce jour-là, l'aide-soignante ne se présentera jamais à son poste.

Sur place, les enquêteurs vont recueillir un témoignage troublant : une personne déclare avoir entendu le cri d'une femme, et la voix d'un homme. S'agit-il d'un enlèvement ? Les caméras de surveillance confirment l'impensable : Marie-Pascale n'était pas seule dans sa voiture sur le parking de l'hôpital. Sur les images, la quinquagénaire, côté passager, est aux côtés d'un homme. Plus inquiétant encore, la voiture de la disparue est retrouvée calcinée, laissant peu d'espoir aux enquêteurs de recueillir des éléments concrets comme un ADN. 

Les soupçons des proches de Marie-Pascale Sidolle se posent rapidement sur Fabrice Poncet, qui n'est autre que le compagnon de la disparue. Nerveux, peu inquiet, parfois incohérent et presque caricatural… son attitude suspecte autour de la disparition de sa femme, interroge. 

Six mois plus tard, les doutes de la famille se confirment. Les enquêteurs convoquent l'ensemble des proches de Marie-Pascale pour leur montrer les photos extraites de la vidéosurveillance de l'hôpital. Cette fois-ci, les images sont sans appel. "De ce que je vois, ça peut complètement correspondre à mon père. Clairement, je reconnais Fabrice", déclare Stéphanie, la fille de Marie-Pascale dans Enquêtes criminelles. 

De ce que je vois, ça peut complètement correspondre à mon père

Stéphanie, fille de Marie-Pascale Sidolle

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Fabrice Poncet aurait-il tué sa compagne avant de dissimuler son corps dans un endroit difficile d'accès ? Pour Stéphanie, tout semble accuser son propre père. Et pour cause, depuis que sa mère s'était remise avec lui, après plusieurs séparations dues au comportement et à l'alcoolisme de son mari, Marie-Pascale avait petit à petit changé de comportement : "se faire insulter commençait à rentrer dans une normalité", explique Stéphanie. 

Quatre mois avant sa disparition, Marie-Pascale Sidolle avait pourtant décidé de mettre un terme à cette situation, en quittant son mari. Malgré cette décision, Fabrice Poncet continuait d'appeler son ex-femme, et essaiyait, sans relâche, de la voir jusqu'à la soudaine disparition de l'aide soignante, ce jour d'avril 2019. Une situation qui rappelle de (trop) nombreuses affaires de féminicides.

Pour la famille de la défunte, l'implication de Fabrice Poncet ne fait aucun doute. Seulement, du côté des enquêteurs, les choses ne sont pas si simples. La seule preuve tangible, celle de la vidéosurveillance de l'hôpital, est de bien trop mauvaise qualité pour que l'on puisse reconnaître et affirmer qu'il s'agisse de cet homme. 

Fabrice Poncet, qui nie depuis le début, est mis hors de cause, jusqu'à ce qu'un rebondissement, que plus personne n'attendait, vienne relancer l'affaire en janvier 2021. Dans un bois situé à quinze kilomètres d'Avignon, un chasseur retrouve des ossements. La découverte est sans appel : il s'agit bien de l'ADN de Marie-Pascale. 

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